Affaire biens mal acquis : Teodorin Obiang en passe de perdre ses avoirs en France

L’étau de la justice française semble se resserrer de toute rigueur sur Teodorin Obiang, fils de l’actuel président de la Guinée équatoriale et vice-président de ce même pays, accusé de «blanchiment d’abus de biens sociaux», de «détournement de fonds publics» et d’«abus de confiance et de corruption».

Le réquisitoire prononcé contre lui, ce mercredi, dans un procès ouvert depuis le 19 juin par le tribunal correctionnel de Paris, est bien costaud. En plus d’une amande de 30 millions requis contre lui, l’homme politique équato-guinéen risque de perdre des avoirs en mobiliers et immobiliers qu’il possède en France, estimé à plus de 100 millions d’euros.

Il encourt aussi une peine d’emprisonnement de 3 ans ferme, même si le procureur est  conscient que le fils protégé du régime de Malabo qui se trouve actuellement dans son pays natal échapperait certainement à cette peine. C’est en prévenance de cette possibilité d’échapper à l’incarcération que le procureur à juger bon de frapper fort en s’en prenant directement  aux  intérêts matériels de l’accusé.

L’enrichissement soupçonné acquis illicitement équivaudrait à un plus d’un millier d’années de salaires. «M. Obiang a investi plus d’un millénaire de ses revenus officiels en France,  l’équivalent de mille années de salaires», a argumenté le procureur financier Jean-Yves Lourgouilloux.

Ce procureur dit n’avoir pas de difficultés pour prouver les origines illicites des fonds qui ont fait la richesse de l’accusé. «Si Teodorin Obiang est le premier à être jugé dans les affaires de biens mal acquis, ce n’est pas qu’il soit une cible, mais parce que son cas ne présente aucune difficulté pour le délit de blanchiment».

«A moins d’être l’homme d’affaires le plus performant de la planète», la richesse de Teodorin «ne peut provenir que d’un détournement massif de fonds publics», a également fait remarquer Lourgouilloux.

L’accusé, soutenu par ses avocats, conteste, pour sa part, tout caractère illégal des sommes consacrées à ses dépenses en France. Ses avocats dénoncent un «procès politique» visant à déstabiliser le régime de Malabo. Ils devraient plaider ce jeudi avec cette ligne de défense.