Réponse de la RDC à la Belgique après sa décision de suspendre son aide directe

La République démocratique du Congo (RDC) a résolu de fermer la Maison Schengen à Kinshasa, en réponse à la décision de la Belgique de suspendre la coopération bilatérale avec la RDC et de réorienter son aide vers les organisations non gouvernementales.

Kinshasa, par le biais de son vice-ministre congolais des Affaires étrangères et de l’intégration régionale, a adressé, mercredi 24 janvier, une correspondance à l’ambassade du Royaume de Belgique en RDC lui signifiant cette fermeture «dans un bref délai».

La Maison Schengen de Kinshasa est une sorte de consulat de l’Union européenne qui est sous la tutelle de la Belgique. Elle est chargée du traitement de tous les dossiers des visas des Congolais pour les pays de l’espace Schengen.

Les autorités congolaises ont également fait savoir à leurs homologues belges que leur  «nouvelle agence de développement [Enabel]n’a plus sa raison d’être» en RDC et devrait procéder à la fermeture de tous ses bureaux sur le territoire congolais.

Comme pour enfoncer le clou, le ministère congolais des affaires étrangères a fait savoir que «la coopération belge au développement n’est ni indispensable aux autorités congolaises ni vitale pour la vaillante et mature population de RDC».

La diplomatie belge n’a pas encore reçue, selon sa déclaration, cette correspondance qui est «non datée et non signée», et qui «n’a pas été authentifiée»pour l’instant par ses services. Certaines sources en RDC indiquent que cette lettre serait encore en préparation.

Le 10 janvier dernier, la Belgique a décidé de priver Kinshasa de son aide directe au gouvernement pour reverser cet argent (25 millions d’euros) à des programmes gérés par des ONG ou des organisations de la société civile. La suspension des aides était décidée à la suite de la répression des manifestations en RDC, le 31 décembre dernier, que Bruxelles avait par ailleurs condamné.

Le porte-parole du gouvernement congolais, Lambert Mende, avait réagi en regrettant que le partenaire belge choisisse, selon lui, de financer «un groupe d’individus qui veulent déstabiliser le pays», au lieu de «financer les élections qui coutent très chers».