L’ex-présidente du Malawi Joyce Banda candidate à la présidentielle

L’ancienne présidente du Malawi Joyce Banda a annoncé mardi sa candidature à l’élection présidentielle du 21 mai prochain, rompant avec un accord signé à peine quelques jours plus tôt, avec l’actuel vice-président Saulos Chilima.

Accompagnée de ses partisans, Mme Banda a déposé son dossier de candidature à la commission électorale à Blantyre, la capitale économique du pays.

Vendredi, son Parti populaire (PP) avait annoncé avoir formé une alliance avec trois autres formations d’opposition en vue de présenter un candidat unique pour faire front commun contre le président sortant, Peter Mutharika.

Première femme à la tête du Malawi, Joyce Banda, 68 ans, avait quitté son pays en 2014 après sa défaite à l’élection présidentielle et après avoir été mise en cause dans une affaire de corruption dite du «Cashgate». Elle est rentrée au Malawi l’an dernier après quatre ans d’exil.

Depuis des mois, le mécontentement populaire gronde contre Peter Mutharika, au pouvoir depuis 2014. Sa popularité a été écornée par un scandale de pots-de-vin, les pénuries de nourriture et les coupures d’électricité.

Le vice-président du Malawi Saulos Chilima avait dénoncé publiquement en juin la corruption sous le régime du président Peter Mutharika et annoncé sa décision de quitter le parti au pouvoir.

«En dépit de tous les sacrifices accomplis par nos pères fondateurs, notre nation reste l’une des plus pauvres (…), le népotisme, le copinage et la corruption sont endémiques et seuls ceux qui ont des relations en profitent», a-t-il lancé lors d’une conférence de presse à Lilongwe.

Membre du Parti démocratique progressiste (DPP), Saulos Chilima, 45 ans, a été élu vice-président sur le mandat de Peter Mutharika, vainqueur de l’élection présidentielle de 2014.

Des milliers de personnes ont défilé en avril 2018 dans plusieurs villes de ce petit pays pauvre d’Afrique australe pour protester contre la corruption, les premières manifestations antigouvernementales depuis 2011. Selon la Banque mondiale, 9 des 18 millions d’habitants vivent sous le seuil de la pauvreté.