Guinée-Crise politique : un autre manifestant tué mardi dans des heurts avec la police

Un jeune manifestant a été tué mardi à Conakry par les tirs des forces de sécurité lors de heurts qui ont continué à agiter la capitale guinéenne au deuxième jour d’une mobilisation contre un possible troisième mandat du président Alpha Condé, a annoncé le père de la victime.
Abdoulaye Timbo Sow, atteint mardi matin lors d’affrontements à Wanidara, a succombé à ses blessures à l’hôpital, a indiqué son père Mamadou Aliou Sow.
La mort d’Abdoulaye Timbo Sow, 25 ans, porte à six le nombre de décès rapportés par les proches et les médecins depuis le début de la protestation à Conakry et dans d’autres villes du pays.
Wanidara et plusieurs autres quartiers périphériques de Conakry sont secoués depuis lundi par les violences entre opposants à un troisième mandat d’Alpha Condé et policiers et gendarmes déployés massivement.
La tension n’a cessé de monter depuis l’appel à la manifestation lancé il y a une semaine par le Front national pour la défense de la Constitution (FNDC). Cette coalition rassemblant des partis d’opposition, des syndicats et des membres de la société civile s’oppose résolument à une révision de la Constitution évoquée par le pouvoir.
Elle permettrait à l’actuel président Alpha Condé de se présenter pour un troisième mandat, alors que la Constitution en limite actuellement le nombre à deux.
Le gouvernement a déclaré que la mobilisation était illégale faute de déclaration préalable, prévenant qu’il ne céderait « pas le moindre centimètre carré au règne de l’anarchie».
De son côté, le ministre de l’Intérieur, le général Bouréma Condé a assuré lundi dans un communiqué, que «les forces de l’ordre maîtrisent globalement la situation et le calme règne sur la majorité du pays».