Le Bénin et la France établissent un programme de restitution des biens culturels

Le ministre béninois des Affaires Étrangères et de la Coopération, Aurélien Agbenonci et le ministre français de la Culture, Franck Riester ont procédé, lundi à Cotonou, à la signature d’un Programme de travail relatif à la restitution des biens culturels béninois pillés durant la colonisation française.

Selon Franck Riester qui était accompagné des membres du Comité en charge de la restitution des œuvres et de la coopération muséale, il s’agit de montrer que le retour des œuvres est une réalité et que le président français, Emmanuel Macron tient à honorer son engagement pris le 28 novembre 2017, à Ouagadougou au Burkina Faso.

Le programme de travail concerne les facilités et les obligations des deux parties en vue de la restitution des biens culturels béninois, en attendant que la France modifie son Code du patrimoine qui lui permettra de sortir les œuvres concernées du domaine public.

Le président français Emmanuel Macron a reçu en novembre 2018 un rapport proposant une évolution de la législation afin de restituer aux États demandeurs des milliers d’œuvres d’art africain arrivées pendant la colonisation, et se trouvant toujours dans les musées français.

Ce rapport, dresse un inventaire précis des dizaines de milliers d’objets que les colons français avaient ramenés d’Afrique entre 1885 et 1960. Selon les experts 85 à 90% du patrimoine africain se trouverait hors du continent.

Le 28 novembre 2017, à Ouagadougou, le président français avait annoncé la mise en œuvre dans un délai de cinq ans, de restitutions temporaires ou définitives du patrimoine africain, reconnaissant l’anomalie que constitue sa quasi-absence en Afrique subsaharienne.

Emmanuel Macron avait confié cette mission à deux universitaires français et sénégalais, Bénédicte Savoy et Felwine Sarr qui suggèrent notamment de modifier le code du patrimoine et permettre la restitution d’objets africains dans le cadre «d’accords de coopération culturelle » entre l’État français et les États africains.