: La présidence camerounaise rejette «les pressions» d’Emmanuel Macron

La présidence camerounaise s’est offusquée lundi soir des «propos surprenants» du chef de l’Etat français Emmanuel Macron, qui a promis samedi de mettre la « pression » sur son homologue camerounais Paul Biya pour arrêter les violations des droits de l’homme dans son pays, allusion faite au massacre de 23 personnes le 14 février dernier.

Le président Macron a qualifié samedi de «violations des droits de l’homme intolérables» ce massacre et déclaré vouloir «mettre la pression» sur le président camerounais Paul Biya.

Le chef de l’État français qui a été interpelé par des journalistes sur cette question, en marge d’une visite au Salon de l’agriculture à Paris, a promis d’appeler la semaine prochaine le président (du Cameroun) Paul Biya et «on mettra, a-t-il dit, le maximum de pression pour que la situation cesse».

«La présidence de la République du Cameroun rejette (…) les propos surprenants du président de la République française», a écrit le secrétaire général de la présidence camerounaise, Ferdinand Ngoh Ngoh, dans un communiqué, assurant que le président camerounais «est comptable de son action devant le seul peuple camerounais souverain et non devant un dirigeant étranger, fut-ce un ami», et «n’a pas besoin, pour ce faire, de pression extérieure».

Le 14 février, des hommes armés portant tous des uniformes de l’armée et certains masqués, selon des témoignages recueillis par des travailleurs humanitaires, ont attaqué le quartier de Ngarbuh, dans le village de Ntumbo, puis ont tué par balle et brûlé des habitants.

Selon l’ONU, qui a demandé une enquête indépendante et impartiale, 15 enfants dont neuf âgés de moins de cinq ans, font partie des 23 victimes de ce carnage commis dans la partie anglophone du pays.

Depuis 2017, le conflit dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest peuplées principalement par la minorité anglophone camerounaise a déjà fait plus de 3.000 morts et 700.000 déplacés.

L’armée camerounaise comme les séparatistes armés sont accusés par des ONG internationales de défense des droits humains d’exactions contre des civils dans ces deux régions.