Fin de l’opération Licorne en Côte d’Ivoire

L’opération Licorne, mission des forces armées françaises pour le maintien de la paix en Côte d’Ivoire, a pris officiellement fin ce mercredi, 21 janvier, après douze années de service dans le pays.

Elle laisse place aux Forces françaises en Côte d’Ivoire (FFCI) dont la mission est de devenir une «base opérationnelle avancée» de l’armée française dans la région ouest-africaine.

Le colonel Nicolas Chabut, commandant de la force Licorne, désormais en charge des FFCI, a affirmé que la France a atteint ses objectifs dans ce pays. « La stabilisation de la situation sécuritaire est arrivée à un niveau tel qu’il n’y a pas nécessité de poursuivre une opération militaire » en Côte d’Ivoire, à-t-il précisé.

La force Licorne avait été déployée en Côte d’Ivoire en septembre 2002, officiellement pour protéger les ressortissants français, après une tentative de coup d’Etat contre le pouvoir en place. Malgré le putsch manqué contre le régime du président Laurent Gbagbo, le pays a sombré dans une crise politico-militaire, pendant huit ans, entraînant la partition du pays en deux, le nord contrôlé par les rebelles et le sud par les forces loyalistes au président Gbagbo.

Les élections présidentielles de décembre 2010 n’ont pas permis de mettre fin à la crise. Bien au contraire, des violences s’en sont suivies, pendant deux ans, à cause du refus du président vaincu Gbagbo de reconnaître la victoire d’Alassane Ouattara, provoquant la mort d’environ 3.000 personnes.

L’opération Licorne a traversé toutes ces crises et y a apporté son aide. Elle «a permis de stabiliser la situation en gérant dans la durée, la crise, évitant les désastres d’une guerre civile», selon Chabut. Propos appuyés par le porte-parole du parti d’Alassane Ouattara, qui déclare que sans les forces françaises, «la Côte d’Ivoire aurait connu un génocide plus grave qu’au Rwanda».

Mais pour les proches de l’ex-chef d’Etat Laurent Gbagbo qui comparait actuellement devant les juges de la CPI à La Haye, l’opération Licorne n’était pas neutre, elle était plutôt favorable aux anti-Gbagbo. L’aide apportée par l’armée française aux forces soutenant Ouattara pour déloger Gbagbo de sa résidence, est vivement critiquée par le camp de l’ex-président.