Gambie-Putsch: Amnesty international exige un jugement équitable

Amnesty International a interpelé les autorités judiciaires gambiennes sur l’obligation d’inculper, sinon de libérer les proches des personnes soupçonnées d’avoir pris part à l’assaut armé contre le palais présidentiel en décembre dernier.

L’ONG s’offusque contre l’arrestation d’une trentaine de personnes dont un adolescent de 16 ans, au lendemain du putsch manqué le 30 décembre dernier, contre le président Yahya Jammeh, sans que ces suspects aient la moindre possibilité de se défendre.

Les autorités militaires non seulement maintiennent ces personnes en détention sans inculpation, mais aussi elles menacent de s’en prendre à quiconque voudrait s’interférer dans les affaires de la justice, en demandant la remise en liberté des détenus ou en voulant se renseigner sur le traitement qui leur est réservé.
Pour Steve Cockburn, directeur régional adjoint d’Amnesty International pour l’Afrique occidentale et centrale, « si les autorités gambiennes veulent que justice soit faite, elles doivent soit relâcher les personnes arrêtées, soit les inculper de délits dûment reconnus par la loi s’il existe des raisons légitimes de le faire ». En maintenant tant de personnes en détention arbitraire, soutient le responsable d’Amnesty International, les autorités gambiennes, «cherchent davantage à instiller la peur qu’à obtenir justice».
Aucune information ne circule donc sur le sort réservé à ces détenus, même pas sur le lieu de leur détention. Pourtant, la Constitution gambienne prévoit que toute personne arrêtée doit être déférée devant la justice dans un délai de 72 heures après son arrestation.
A cause de ces multiples vagues d’arrestations, plusieurs autres proches de personnes suspectés d’êtres en connivence avec les putschistes, ont fui le pays par craintes de représailles.

Amnesty International annonce que, d’après les informations dont elle dispose, des soldats soupçonnés d’avoir participé à au coup d’état militaire manqué, seraient bientôt arrêtés et jugés par un tribunal militaire. Au cas où ils seraient reconnus coupables, ils encourent la peine de mort.