Le mouvement de contestation du 5 juin, a rejeté la «charte de transition» au Mali, qui a été adoptée samedi 13 septembre, après trois journées de concertation nationale sur ladite transition, initiées par la junte militaire au pouvoir.
Ce Rassemblement des forces patriotiques (M5-RFP) a dénoncé, dans un communiqué rendu public dimanche, «la volonté d’accaparement et de confiscation du pouvoir au profit du CNSP», le Conseil national du salut du peuple mis en place par la junte après le putsch ayant renversé le 18 août dernier, le régime du président Ibrahim Boubacar Keïta (IBK).
Le document final qui a sanctionné les concertations prévoit une transition de 18 mois, conduite par un président désigné par un comité qui sera établi par la junte.
Le chef de la junte, le colonel Assimi Goïta, s’est engagé à mettre en œuvre les résolutions prises, tout en appelant au soutien de la communauté internationale.
« Nous prenons l’engagement devant vous de ne ménager aucun effort dans la mise en œuvre de l’ensemble de ces résolutions dans l’intérêt exclusif du peuple malien (…) Nous demandons et espérons la compréhension, l’appui et l’accompagnement de la communauté internationale dans cette mise en œuvre diligente correcte de la charte et de la feuille de route de la transition », a-t-il déclaré.
Mais pour le collectif de l’opposition, le M5-RFP, ce document «ne reflète pas les points de vue et les décisions du peuple malien».
Par ailleurs, le texte issu des concertations va à l’encontre de la volonté de la communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) qui avait exigé une transition de 12 mois conduite par un président et un Premier ministre civils.
La CEDEAO avait fixé jusqu’au 15 septembre, un ultimatum à la junte pour se conformer à ses directives, faute de quoi, des sanctions pourraient être prises, en plus des mesures déjà en cours, notamment la fermeture des frontières avec le Mali et un embargo sur les flux commerciaux et financiers.