Des rebelles tchadiens quittent les pourparlers de Doha

Les 53 mouvements politico-militaires tchadiens, présents aux pourparlers de paix qui se déroulent à Doha au Qatar, avec les autorités de transition de N’Djamena, ont décidé samedi de quitter le navire, dénonçant des intimidations, des menaces ou encore des désinformations.

Ces négociations sont menées en prélude au dialogue national auquel tient la junte militaire au pouvoir au Tchad. Les rebelles ont estimé, dans un communiqué, que la suspension de leur participation devrait «permettre au médiateur de créer un environnement sain et propice à la poursuite des pourparlers».

Leur décision a été annoncée deux jours après l’annonce d’un énième report du dialogue qui devait se tenir à Ndjamena, mais il a été renvoyé au 20 août prochain.

«Le dialogue national inclusif est convoqué à compter du 20 août», note un décret du Conseil militaire de transition (CNT, au pouvoir) signé par le Premier ministre Albert Pahimi Padacké.

S’exprimant à propos de ce report, les groupes politico-militaires dénoncent le fait qu’ils n’aient pas été consultés au préalable, et accusent le pouvoir de Mahamat Idriss Deby Itno de mettre à exécution un plan préétabli visant à les exclure du dialogue national de N’Djamena.

En tout cas, le porte-parole du gouvernement Abderaman Koulamallah, a confirmé la prochaine date du 20 août, et prévenu que le dialogue national se tiendra avec ou sans les groupes rebelles réfractaires, pour le besoin de la poursuite de la transition en cours.

Sur le terrain, une partie de l’opposition a résolu de boycotter le processus. C’est le cas entre autres, de la principale plateforme de l’opposition, Wakit Tama, qui avait claqué la porte des préparatifs du dialogue depuis avril passé.

Le général Mahamat Idriss Deby Itno, s’était accaparé le pouvoir au lendemain de la mort de son père le président Idriss Deby Itno, tué en avril 2021 par des rebelles.

Il avait aussitôt promis des élections libres et démocratiques dans un délai de 18 mois, éventuellement renouvelable une fois, après un «Dialogue national inclusif» avec l’opposition politique et les groupes rebelles.