Des institutions libyennes contestent le rapport de l’émissaire de l’ONU, A. Bathily

Le Parlement libyen a évoqué, mardi, des «erreurs» dans le rapport présenté la veille, par le Représentant spécial du Secrétaire général de l’ONU pour la Libye, Abdoulaye Bathily, devant le Conseil de sécurité, sur la situation qui prévaut actuellement dans ce pays d’Afrique du Nord.

L’émissaire sénégalais a, entre autres, parlé de la tenue d’élections présidentielle et législatives, qui est butée à des «désaccords» persistants au sein de la classe politique et parmi la population, tout en pointant du doigt les divergences entre le Parlement et le Conseil suprême de l’Etat sur un treizième amendement au cadre juridique pour la tenue des scrutins.

Abdoulaye Bathily a fait part, dans ce cadre, de son initiative de mettre en place un Groupe directeur de haut niveau pour la Libye comprenant toutes les parties prenantes libyennes concernées pour faciliter la tenue des élections générales en 2023.

«Nous sommes surpris par les erreurs dans cet exposé sur l’échec du Parlement et du Haut conseil à adopter une base constitutionnelle pour la tenue des élections», a indiqué la présidence du Parlement dans un communiqué.

L’institution accuse la mission onusienne de «partialité» et souligne que «seul le Parlement possède le droit de légiférer».

De son côté, le président du Conseil suprême de l’Etat, Khaled el-Michri, a estimé que la démarche du Représentant spécial est «dangereuse» et «constitue une atteinte à la souveraineté nationale» du pays.

La Libye est plongée dans une crise politique et sécuritaire depuis la chute du régime de Mouammar Kadhafi en 2011. Depuis que l’organisation de la présidentielle, soutenue par la communauté internationale, avait «été reportée sine-die en décembre 2021, les différentes parties concernées ont du mal à accorder leurs violons, bloquant ainsi la poursuite du processus électoral devant conduire à un gouvernement civil unifié en Libye.