La Guinée-Bissau ouvre une vaste enquête autour de l’attribution illégale des pièces d’identité du pays

Quarante Camerounais ont été arrêtés à Bissau par la Police «pour détention de fausses pièces d’identité bissau-guinéennes», a révélé ce 19 février, le ministre de l’Intérieur et de l’Ordre public, Botche Candé.

Cette action entre dans le cadre d’une vaste enquête ouverte par les services de sécurité bissau-guinéens autour de l’attribution illégale des pièces d’identité du pays à des étrangers.

«Tous les documents ont été attribués frauduleusement, les personnes interpellées ont dû collaborer pendant plusieurs années avec les agents des services de la migration, des étrangers et des frontières pour obtenir des documents bissau-guinéens », a expliqué le ministre Botche Candé, précisant que «la personne qui se trouve au Cameroun envoie de l’argent à Bissau, et quelqu’un des services de migration et des frontières lui fait une carte d’identité et un passeport bissau-guinéens».

Une pratique qui a de graves répercussions sur la réputation des pièces d’identité du pays à l’international, car les personnes en illégalité interpellées autour de ce type de fraudes, sont habituellement «prises dans des situations criminelles où elles exhibent des documents bissau-guinéens», renseigne le Gouvernement de ce pays lusophone.

«C’est compliqué, quand on voit des situations dans lesquelles des citoyens du Cameroun et d’autres pays africains arrivent en Guinée-Bissau et obtiennent rapidement la carte d’identité et le passeport de notre pays», s’alarme Botche Candé.

Pays sujet à une instabilité politique cyclique depuis son accession à l’indépendance en 1975, la Guinée-Bissau est formée d’ilots qui servent de terreau à la prolifération illégale de narco-trafiquants malgré les efforts du pouvoir central appuyé par la communauté internationale. Cette prolifération alimentant de solides autres réseaux criminels et un système de corruption.