La République du Congo épinglée par Amnesty pour pollution de l’environnement

L’ONG Amnesty International accuse, dans un nouveau rapport rendu public mardi 4 juin, les autorités de la République du Congo et trois entreprises industrielles d’avoir manqué à leurs obligations au regard des normes nationales et internationales concernant le droit à un environnement sain et d’autres droits humains.

Le document, intitulé «Dans l’ombre des industries en République du Congo», analyse les possibles conséquences de déversements de pétrole causées par les activités de deux entreprises pétrolières ayant affecté les sols et les sources d’eau, ainsi que les émissions de fumées liées aux activités d’une entreprise de recyclage de plomb et d’aluminium dans les départements de Pointe-Noire (extrême sud) et du Kouilou (ouest).

Le rapport souligne également l’accès insuffisant aux soins de santé et à l’eau potable des personnes vivant à proximité de concessions pétrolières dans la zone côtière.

«Bien que la législation congolaise en matière d’environnement soit considérée comme relativement avancée, les faits que nous avons constatés, en particulier liés à l’implantation d’une usine de recyclage de métaux non ferreux et de matières plastiques et à la gestion de déversements de pétrole, montrent que les autorités manquent à leurs obligations de protection des droits humains des personnes vivant à proximité de ces activités industrielles», a déclaré Samira Daoud, directrice régionale d’Amnesty International pour l’Afrique de l’Ouest et centrale.

L’ONG cite plusieurs cas précis où des entreprises ont manqué à leurs obligations en matière du respect de l’environnement et de droits humains, et relaye plusieurs témoignages des habitants et pêcheurs sur leur santé et leurs activités qui sont affectées par la situation.

«Alors que la République du Congo prévoit de diversifier ses activités industrielles, Amnesty International appelle les autorités à veiller à ce que les entreprises agissent de manière responsable et respectent leurs obligations en matière d’environnement et de droits humains», a recommandé Samira Daoud.

Les autorités congolaises ont été invitées à «employer toutes les ressources à leur disposition pour protéger le droit à la santé et le droit à l’eau, conformément à leurs obligations internationales en matière de droits humains».