Bruxelles lance un nouveau signal d’alerte à l’attention d’Alger : l’Union européenne a décidé d’inscrire l’Algérie sur sa liste noire des pays présentant un risque élevé en matière de blanchiment de capitaux et de financement du terrorisme. Cette décision, lourde de conséquences tant sur le plan diplomatique qu’économique, place l’Algérie dans une position délicate sur la scène internationale.
En annonçant cette mesure mardi, la Commission européenne a clairement indiqué que les efforts de l’Algérie concernant la transparence financière, la régulation bancaire et la lutte contre les activités illicites restent insuffisants. Dorénavant, les transactions financières entre acteurs européens et algériens feront l’objet d’un contrôle renforcé.
Cette inscription remet en question la crédibilité financière de l’État algérien. Alors que le pays cherche à diversifier son économie, attirer des investisseurs étrangers et réduire sa dépendance aux hydrocarbures, ce classement risque de freiner les partenaires européens, méfiants face à un environnement perçu comme risqué.
Bruxelles affirme avoir basé sa décision sur une analyse approfondie, notamment sur les rapports du Groupe d’action financière (GAFI), qui avait déjà placé l’Algérie sous surveillance stricte. Mais au-delà des critères techniques, cette mesure soulève des questions politiques : pourquoi cette sanction intervient-elle maintenant ? Et pourquoi intégrer l’Algérie alors que des pays comme les Émirats arabes unis ou Panama, longtemps critiqués pour leur opacité, en ont été retirés ?
Au total, dix autres nations figurent désormais sur cette liste, parmi lesquelles le Liban, le Kenya ou Monaco, tandis que huit pays en ont été exclus, preuve que des progrès restent possibles avec une volonté politique affirmée.
Du côté d’Alger, le silence demeure pour l’heure. Cependant, cette inscription nécessitera une réaction rapide et significative, impliquant une refonte de la gouvernance économique, une meilleure coopération avec les instances internationales et une plus grande transparence du système bancaire.
Il ne s’agit pas seulement d’une liste, mais d’un avertissement sérieux. Si l’Algérie ne prend pas la mesure de ce signal, elle risque un isolement financier prolongé, une perte de confiance des investisseurs et une pression internationale renforcée.