RDC : Les prêtres plaident pour le retour dans le pays de l’opposant Katumbi

La Conférence épiscopale nationale du Congo (CENCO) plaide pour le «retour en homme libre» de l’opposant Moïse Katumbi, actuellement réfugié à l’étranger.

Pour cela les évêques catholiques de la République démocratique du Congo (RDC) ont adressé au président Joseph Kabila un rapport confidentiel, dans lequel ils lui recommandent de retirer la décision d’arrestation immédiate de Katumbi afin de lui permettre de regagner librement son pays.

La CENCO qualifie la condamnation en justice de l’ancien gouverneur du Katanga de «mascarade» et pense à «un règlement de compte purement politique».  Les «actes et pièces pour lesquels M. Moïse Katumbi est mis en cause sont fabriqués dans le seul but de l’inviter [au] procès et le condamner», mentionne le rapport de la Commission mise en place par l’épiscopat. La Conférence estime que ce candidat à la présidentielle devrait rentrer pour exercer ses droits civils et politiques.

Le rapport des évêques, résultat d’une enquête menée par leurs soins, qui a été transmis à Kabila, date du 29 mars, selon l’AFP qui est entré en sa possession ce mercredi 03 mai.

Katumbi est un ex-allié de Kabila. Il a été condamné à trois ans de prison pour spoliation d’immeuble appartenant à un citoyen grec et devrait comparaitre devant la justice pour une affaire de recrutement de mercenaires.

La CENCO a conduit la médiation entre le pouvoir et l’opposition qui a abouti à la signature, le 31 décembre, d’un accord de sortie de la crise politique conséquente au maintien de Kabila à la tête de la RDC, après ses deux mandats constitutionnels.

Le climat politique reste encore tendu en RDC. Le 24 avril dernier, la majorité au pouvoir a remis en cause l’impartialité de la CENCO dans la médiation, l’accusant de ne critiquer que les actions des autorités et de passer sous silence les dissensions au sein de l’opposition. «La CENCO s’est elle-même disqualifiée pour prétendre incarner encore la confiance indispensable de toutes les parties prenantes à son égard», a affirmé le porte-parole de la majorité.