L’ONU dénonce «des abattoirs d’êtres humains» en Syrie, en RDC et au Burundi

Le Haut Commissaire de l’ONU aux droits de l’homme, Zeid Ra’ad Al Hussein, a dénoncé des «abattoirs d’êtres humains» dans plusieurs régions du monde, ce lundi 26 février, devant le Conseil des droits de l’homme des Nations unies, réuni à Genève en Suisse, à l’occasion de sa 37e session ordinaire.

« La Ghouta orientale et les autres zones assiégées de Syrie, l’Ituri et les Kasaï en République démocratique du Congo, Taa’iz au Yémen, le Burundi, l’Etat de Rakhine en Birmanie sont devenus les abattoirs humains les plus prolifiques de ces derniers temps », a déploré Al Hussein.

Le Haut Commissaire de l’ONU aux droits de l’homme s’en est aussi pris à la communauté internationale et aux cinq membres permanents du Conseil de Sécurité. Les conflits dans ces zones « sont devenus quelques-uns des abattoirs d’êtres humains (…) parce qu’on n’a pas agi suffisamment et collectivement pour empêcher ces horreurs », malgré les mises en garde sur les violations des droits de l’homme, selon Al Hussein.

Quant aux membres permanents du Conseil de Sécurité, Al Hussein les a accusés d’être « responsables de tant de souffrances », en raison de l’utilisation du droit de veto qui bloque, « toute action unitaire ». C’est donc à ces membres de « répondre devant les victimes », a-t-il martelé, tout en appelant la Chine, la Russie et les Etats-Unis à « mettre fin au recours pernicieux du veto ».

Dans son discours devant le Conseil de sécurité, le Haut Commissaire de l’ONU aux droits de l’homme a évoqué aussi la question de xénophobie et du racisme, accusant, en passant, le Premier ministre hongrois, Viktor Orban, de ces pratiques.

«L’oppression est à la mode, l’état sécuritaire est de retour et les libertés fondamentales sont aux abois», a-t-il indiqué, notant qu’en Europe les « xénophobes et les racistes étaient dépourvus de tout sentiment de gêne, comme Viktor Orban ».

Le ministre hongrois des Affaires étrangères a réagi à cette déclaration, demandant la démission immédiate du responsable onusien. « Il est très inapproprié que des responsables de l’ONU accusent des Etats membres et des leaders élus démocratiquement. Il est évident que Zeid Ra’ad Al Hussein doit démissionner », a-t-il déclaré à son tour.