Rwanda : Le président Kagame met en garde l’opposante Ingabire

Le président rwandais Paul Kagame a menacé d’incarcérer à nouveau l’opposante Victoire Ingabire qui depuis sa récente libération de prison, n’a cessé de faire des déclarations publiques visiblement non appréciées par le chef de l’Etat.

Une des principales figures de l’opposition au Rwanda, Ingabire, tout en remerciant Kagame pour l’avoir «libéré et remis à la vie normale» après 8 ans d’emprisonnement, a promis de poursuivre son combat politique. Elle a nié avoir demandé pardon au président, alors qu’officiellement, la grâce présidentielle dont elle a bénéficié, aurait été décrétée sur la base de cette requête.

Ces déclarations ont provoqué des débats sur les réseaux sociaux et certains observateurs pro-gouvernementaux ont posté des photos de lettres de demande de «pardon» pour dénoncer les allégations de l’opposante.

Profitant d’un discours prononcé devant le nouveau Parlement ce mercredi 19 septembre, Kagame a tenté de recadrer Ingabire, tout en proférant des menaces de l’emprisonner à nouveau.

« Ecoutez, lorsque nous avons gracié il y a quelques jours des stars de la politique, une politique-spectacle qui n’est pas enracinée dans le pays, nous avons vu certains raconter du blabla : +Non, moi je n’ai pas demandé pardon+, ou encore +on nous a libérés grâce aux pressions extérieures+ », a déploré le président.

Et de lancer finalement à l’adresse d’Ingabire, que « si tu continues dans cette voie, tu vas te retrouver de retour en prison».

Le numéro un rwandais qui se dit implacable face aux pressions extérieures, a également martelé que «si vous voulez une preuve que la pression ne marche pas ici, mais plutôt qu’il faut agir avec sagesse, vous allez vous retrouver de nouveau en prison ou encore une fois à vagabonder hors du pays, car c’est tout ce que vous pourrez y faire».

L’opposante a déjà fait savoir, à l’éventualité d’être à nouveau incarcérée, que «la prison était une école, la prison est un chemin, ce n’est pas parce qu’Ingabire est emprisonnée que cette construction d’une meilleure nation doit s’arrêter, je pense même que le fait de m’emprisonner est aussi un passage vers ce meilleur avenir».