Des violences meurtrières au Zimbabwe après la hausse des prix des carburants

Plusieurs personnes ont trouvé la mort ce lundi 14 janvier au Zimbabwe, lors de violentes manifestations contre la hausse des prix des carburants décrétée récemment par le président Emmerson Mnangagwa.

Le ministre de la Sécurité, Owen Ncube, a évoqué «des pertes de vie et de biens, ainsi que des blessures parmi les forces de police et la population», au cours de ces manifestations, et a exprimé ses « plus profondes condoléances aux familles en deuil», sans donner de détails chiffrés sur le nombre des victimes de ces violences.

Au moins 200 personnes ont été interpellées par les forces de l’ordre, selon le ministre qui a accusé le Mouvement pour un changement démocratique (MDC) d’être à l’origine des troubles. Pour lui, le MDC aurait opéré « de mèche avec des ONG, la société civile, des organisations de jeunes ».

Le MDC a démenti ces allégations, accusant en retour le parti au pouvoir d’avoir tenté d’incendier en soirée le quartier général de son mouvement dans la capitale.

Le dirigeant zimbabwéen a annoncé les nouveaux prix du pétrole le 12 janvier dernier. « A partir de minuit (samedi), le prix du diesel à la pompe est fixé à 3,11 dollars américains le litre et celui de l’essence à 3,31 dollars », a-t-il déclaré à la télévision nationale. Avant cette hausse, les tarifs étaient respectivement de 1,36 dollar pour le litre diesel et de 1,24 dollar le litre d’essence.

Sa décision a été aussitôt vilipendée par l’opposition et les syndicats, malgré les justificatifs donnés par les autorités. La Confédération syndicale du Zimbabwe (ZCTU), dénonçant une « folie », a appelé la population à observer une grève du lundi au mercredi 16 janvier.

D’aucuns se demandent si le mouvement de contestation va se poursuivre, après le lourd bilan de la première journée. En tout cas, l’heure n’est pas encore à la conciliation.

Depuis la Russie où il se trouvait lundi, le président Mnangagwa a confié à la presse, que sa décision était «nécessaire» et qu’il faudra du temps pour que les résultats positifs de sa politique économique se fassent sentir.