Afrique du Sud : L’État va injecter 5 milliards de dollars pour sauver Eskom

Le président sud-africain Cyril Ramaphosa a annoncé mercredi l’injection de 5 milliards de dollars dans les caisses d’Eskom, l’entreprise nationale de production-distribution d’électricité, qui traîne actuellement une dette de 27 milliards de dollars, l’équivalent de 8,5% du PIB national.

Selon la nouvelle loi de finance présentée mercredi, Cyril Ramaphosa a annoncé que 5 milliards de dollars seraient injectés dans les caisses d’Eskom, au cours des trois ans à venir, un soutien qui s’accompagne d’une réforme en profondeur d’Eskom, dont les difficultés menacent directement l’avenir de la première économie africaine.

Ce coup de pouce vise à booster l’entreprise publique sud-africaine qui produit et distribue plus de 90% de l’électricité du pays. Cette décision d’aide s’ajoute au projet de scinder l’entreprise en trois entités (production, transport et distribution) afin «d’isoler les coûts et d’attribuer la responsabilité à chaque entité appropriée», avait notamment expliqué Cyril Ramaphosa le 7 février dernier.

«Cela permettra également à Eskom, a-t-il dit, de lever très facilement des fonds auprès des bailleurs de fonds et sur le marché pour financer ses différentes opérations».

En revanche, le ministre des Finances, Tito Mboweni, a rejeté mercredi devant le parlement, la demande d’Eskom de faire rembourser par l’État 6,3 milliards de dollars de sa dette. «Verser de l’argent directement à Eskom dans sa forme actuelle, serait comme verser de l’eau sur une passoire » a déclaré le ministre des Finances.

L’autre volet de la réforme du groupe, qui concerne des suppressions d’emplois, n’interviendra pas avant les prochaines élections générales prévues le 8 mai prochain. Ce chapitre suscite de vives oppositions au sein de l’aile gauche de l’ANC, le parti de Ramaphosa, ainsi que chez les puissants syndicats professionnels.

Pour faire passer cette réforme douloureuse, l’ANC devra donc s’acquitter d’une franche victoire aux élections générales, afin de ne pas être entravée par ses propres députés restés loyaux à Jacob Zuma, l’ex-Président sud-africain, tenu pour responsable de la crise d’Eskom.