L’ONU accuse les soldats de l’armée sud-soudanaise de viols et d’agressions sexuelles

Une Commission des droits humains de l’ONU a révélé mercredi que les soldats du Soudan du Sud portent probablement une part de responsabilité dans des viols et agressions sexuelles ayant visé plus de 150 femmes et filles en décembre près de Bentiu.

«Les preuves rassemblées semblent suggérer que les auteurs des viols dans la région de Bentiu sont des hommes qui ont la possibilité d’aller et venir facilement au sein de la SPLA», l’Armée de libération du peuple soudanais, souligne le rapport.

Trois agences des Nations unies avaient rapporté à la fin de l’année écoulée, avoir été contactées en l’espace de 12 jours par plus de 150 femmes et filles qui cherchaient de l’aide après avoir subi des agressions sexuelles, incluant des viols, près de la ville de Bentiu située dans le nord du Soudan du Sud.

Le dernier rapport de la Commission de l’ONU sur les droits humains au Soudan du Sud indique identifie les possibles coupables comme étant «des jeunes armés engagés dans des activités criminelles, ainsi que des membres ou d’ex-membres de la SPLA».

Mais la Commission souligne également que rien ne prouve que cette «violence contre les femmes a été organisée ou ordonnée par des commandants».

Le Soudan du Sud a sombré dans la guerre civile en décembre 2013 à Juba, lorsque le président Salva Kiir, un Dinka, a accusé Riek Machar, son ancien vice-président, de l’ethnie Nuer, de fomenter un coup d’État contre lui. Depuis le début de la guerre civile, le viol est devenu une arme de guerre dans ce pays.

Des dizaines de témoignages recueillis par des journalistes et des ONG ont mis en lumière la pratique récurrente d’enlèvements de femmes, emmenées et attachées dans les campements des forces pro-gouvernementales, où elles sont réduites en esclavage et régulièrement violées.

Le conflit, marqué par des atrocités à caractère ethnique, a fait plus de 380.000 morts, selon une étude récente. Plus de quatre millions de Sud-Soudanais, soit près d’un tiers de la population, ont été forcés de fuir leur pays.