Tunisie/Présidentielles: Un second tour pour départager

Un mois après les élections législatives, les Tunisiens sont retournés aux urnes ce dimanche pour élire leur nouveau président de la république.

Le scénario qui se dégage au vu des premiers résultats du scrutin, est le recours à un second tour pour départager les deux candidats en tête, le président sortant, Moncef Marzouki et le chef du parti, Nidaa Tounès, Béji Caïd Essebsi.

Les deux hommes seraient au coude à coude devant les 25 autres candidats en lice pour cette élection historique, la première depuis la révolution du jasmin qui a mis fin, il y a quatre ans, à l’ancien régime de Zine Elabidine Ben Ali dans le sillage du printemps arabe.

Le taux de participation était estimé à près de 60 % des 5,3 millions d’électeurs appelés aux urnes.

Si l’on croit le camp de Moncef Marzouki, on prédit que les deux rivaux seraient au coude à coude. « Dans le pire des cas nous sommes à égalité, et dans le meilleur des cas nous avons 2 à 4% d’avance », a déclaré le directeur de campagne du président sortant, Adnène Mancer, ajoutant : « Nous entrons dans le deuxième tour avec des grandes chances » face à Béji Caïd Essebsi.

Selon les sondages réalisés à la sortie des bureaux de vote, Essebsi serait largement en tête (42,7 % à 47,8 % suivant les instituts) face à Moncef Marzouki qui n’aurait obtenu que 26,9 à 32,6 %.

Les deux principaux concurrents n’ont jamais caché leur aversion l’un pour l’autre. Moncef Marzouki s’est efforcé de se poser en candidat naturel de la révolution, par opposition à Béji Caïd Essebsi, 87 ans s’impose comme un vétéran de la scène politique après avoir servi comme ministre sous le régime autoritaire du président Habib Bourguiba et présidé brièvement le Parlement sous le régime de Ben Ali.

Un imposant dispositif sécuritaire a été mis en place avec le déploiement de dizaines de milliers de policiers et de militaires autour des bureaux de vote, pour parer à d’éventuelles attaques djihadistes, mais aucun incident majeur n’est à déplorer.

Ces élections nourrissent l’espoir que cultivent depuis longtemps les Tunisiens de voir s’installeur une véritable démocratie dans leur pays.