La suppression du poste de Premier ministre actée au Sénégal !

Au Sénégal, il n’y a plus de Premier ministre. Le projet de loi portant révision de la Constitution et qui prévoit, entre autres, la suppression du poste du chef du gouvernement, a été voté samedi 4 mai à l’Assemblée nationale par 124 voix sur 138 députés votants réunis en séance plénière.

Le projet de révision de la Constitution vient donc d’être adopté, moins d’un mois après l’annonce du président Macky Sall de balayer le poste de Premier ministre.

L’opposition qui a brillé par l’absence de certaines de ses principales figures au Parlement, n’a pas pu empêcher que le destin du pays connaisse un nouveau tournant.

Un des députés du Parti démocratique sénégalais (PDS), Toussaint Manga, a déclaré que « le PDS refuse de participer au vote d’une révision pour laquelle le président n’a pas jugé nécessaire de discuter avec les différents acteurs politiques. Ni d’en parler durant sa campagne et qui n’a pour seul objet que de rendre le pouvoir de Macky Sall monocéphale ».

L’absence de concertation est ce que l’opposition, dans sa globalité, déplore depuis que ce sujet concernant le chef du gouvernement a été porté à la connaissance du peuple. D’aucuns craignent le renforcement des pouvoirs du président qui d’ailleurs sont déjà jugés exorbitants.

Mais du côté de la majorité, l’accent est mis sur la nécessité d’accélérer la mise en œuvre des réformes qui mèneront vers l’émergence du pays. « Cette révision constitutionnelle permettra de mettre en œuvre plus rapidement les réformes nécessaires pour atteindre les orientations et objectifs de la majorité, notamment autour du Plan Sénégal émergent (PSE) », a fait part Pape Biram Touré, vice-président du groupe parlementaire majoritaire Benno Bokk Yaakaar.

Pour le ministre de la Justice, le projet de loi permettra non seulement « au président de la République d’être en contact direct avec les niveaux d’application, de mise en œuvre, de suivi et d’évaluation des politiques publiques », mais aussi d’économiser quelque 193 milliards de FCFA (328 millions de dollars) en cinq ans (nouvelle durée du mandat du chef de l’Etat).