Le président bissau-guinéen Vaz dépouillé d’une partie de ses prérogatives par la CEDEAO

La Communauté économique des Etats d’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), médiatrice dans la crise politique en Guinée Bissau, a décidé samedi, de confier la gestion des affaires au gouvernement qui sera mis en place dans ce pays, et ce jusqu’à la tenue de la présidentielle programmée le 24 novembre.

Dans son document adopté lors d’une réunion tenue samedi à Abuja (Nigeria), l’instance sous-régionale a précisé que le président José Mário Vaz, dont le mandat a expiré le 23 juin, reste à la tête du pays, mais la gestion du pays incombera désormais au Premier ministre, Aristides Gomes.

Ce dernier a été reconduit le 22 juin au poste de Premier ministre par le chef de l’Etat, après des semaines de brouille avec la majorité issue des législatives de mars dernier, sur le choix d’un nouveau chef de gouvernement réclamé par la CEDEAO.

Gomes a été enjoint par la CEDEAO de mettre en place un « gouvernement au plus tard le 15 juillet 2019 » et de s’engager « dans les préparatifs de l’élection présidentielle ».

Pour rappel, les députés de la majorité ont adopté à l’unanimité, la semaine dernière, une résolution autorisant le président du Parlement, Cipriano Cassama, à assurer « l’intérim » du président Vaz.

Mais le procureur général du pays a ordonné l’arrestation de Cassama pour «tentative de subversion de l’ordre constitutionnel». La même accusation vise Califa Seidi, chef du groupe des députés du PAIGC, parti qui a remporté les législatives de mars. Ce sont ces députés, majoritaires à l’Assemblée nationale, qui ont voté la résolution concernant l’intérim de Vaz.

Pour le procureur, le chef de l’Etat ne peut être destitué politiquement que s’il commet des actes criminels. Il aurait également autorisé les forces de l’ordre à procéder à l’arrestation des députés de la majorité.

Le chef de l’Etat est membre du PAIGC, mais il est en conflit avec Domingos Simoes Pereira, leader de ce parti, depuis qu’il l’avait limogé de son poste de Premier ministre en 2015. C’est d’ailleurs ce différend entre les deux hommes qui est à la source de la crise politique que traverse la Guinée Bissau.