La CEDEAO donne un délai de 48 heures au nouveau gouvernement bissau-guinéen pour démissionner

La Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) a donné, ce mercredi 6 novembre, un ultimatum de 48h au gouvernement nommé par le président José Mario Vaz pour démissionner, sous peine de sanctions sévères, a annoncé à la presse le représentant de l’instance régionale à Bissau, Blaise Diplo.

Le dirigeant bissau-guinéen a limogé unilatéralement, la semaine dernière, le gouvernement d’Aristides Gomes, et nommé un nouveau Premier ministre, en la personne de Faustino Fudut Imbali, ainsi qu’une nouvelle équipe gouvernementale.

Pour la CEDEAO, ce nouveau gouvernement est « illégal ». L’institution régionale continue à soutenir le gouvernement d’Aristides Gomes qu’elle considère comme « légitime parce qu’il a été élu par le peuple ». L’ONU et la communauté internationale ne reconnaissent pas non plus le nouveau gouvernement dirigé par Imbali.

Un sommet extraordinaire des chefs d’Etat et de gouvernement de la CEDEAO se tiendra ce vendredi 8 novembre au Niger pour examiner la situation politique en Guinée-Bissau.

Vraisemblablement, c’est un véritable bras de fer qui s’est instauré entre la CEDEAO et le président Vaz qui, lui, a exigé, mercredi, du gouvernement qu’il a limogé de libérer les ministères dans les 24 heures.

Trois partis favorables au nouveau gouvernement ont, pour leur part, demandé au représentant de la CEDEAO de quitter le pays, se disant « surpris par l’ingérence flagrante » de ce responsable.

Le Mouvement pour l’alternance démocratique (MADEM-G15), le Parti de la Rénovation sociale (PRS) et le Parti démocratique de l’Assemblée du Peuple uni- Parti démocratique de Guinée-Bissau (APU-PDGB) ont adressé une lettre au secrétaire général des Nations Unies, demandant « le retrait immédiat de la CEDEAO de la médiation en Guinée-Bissau ».

Ces formations estiment que la CEDEAO a enfreint « les préceptes fondamentaux de bonne médiation » et « le principe de la souveraineté bissau-guinéenne ».

Le sommet de la CEDEAO, qui devrait définir les sanctions, si le camp de Vaz n’obtempère pas, aura du pain sur la planche, à moins de trois semaines de la présidentielle en Guinée Bissau.