L’armée bissau-guinéenne opposée au renforcement du contingent militaire de la CEDEAO

Le chef d’état-major général des Forces armées de la Guinée-Bissau, Biaguê Na Ntan, s’est opposé, lundi, à la décision de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) de renforcer les effectifs et le mandat d’ECOMIB sur le sol bissau-guinéen, en raison de la tension qui règne dans le pays à une semaine de la présidentielle.

«Il n’y aura pas de troupes supplémentaires de la CEDEAO ici. (Si des troupes) doivent venir, ce sera probablement des forces de police » et non des soldats, a-t-il indiqué lors de la cérémonie marquant le 55e anniversaire de l’établissement des Forces armées à Bissau.

La CEDEAO avait déployé sa force d’interposition, l’ECOMIB, en Guinée-Bissau depuis 2012 après un coup d’Etat mené par l’armée. Lors de son sommet extraordinaire du 8 novembre à Niamey, consacré à la crise politique en Guinée-Bissau, l’instance régionale avait craint ouvertement le scénario d’un coup de force.

Mais le général Na Ntan a voulu rassurer la communauté internationale, et la CEDEAO en particulier, que « les forces armées de Guinée-Bissau ne sont plus intéressées par la politique, encore moins à fomenter des coups d’Etat ».

« Si on nous confie la responsabilité de garantir la stabilité pendant l’élection présidentielle, nous le ferons fermement et de manière transparente. Car nous faisons partie de la CEDEAO. Moi-même, je suis membre du comité des chefs d’Etat-major de la Cédéao », a-t-il poursuivi.

Il y a moins d’un mois, le président José Mario Vaz avait limogé, unilatéralement, le Premier ministre Aristides Gomes et son gouvernement. Il avait nommé un nouveau chef de gouvernement, Faustino Imbali, créant ainsi des tensions au sein de la classe politique.

La CEDEAO qui a continué à soutenir Gomes, avait lancé le 6 novembre un ultimatum au nouveau gouvernement pour démissionner, sous peine de sanctions. Imbali avait déposé sa lettre de démission au palais présidentiel deux jours plus tard.