HRW dénonce le soutien de 4 banques européennes à PHC/Feronia en RDC

L’ONG Human Rights Watch a dénoncé le soutien de quatre banques européennes de développement qui ont investi, il y a cinq ans, dans les activités de la société Plantations et Huileries du Congo (PHC), filiale de la société canadienne Feronia en République démocratique du Congo (RDC), alors que cette entreprise ne respecte pas les normes sociales et environnementales.

Les banques indexées sont Bio-Invest de Belgique, DEG d’Allemagne, FMO des Pays-Bas et CDC de Grande-Bretagne, qui auraient déjà investi une somme de 100 millions de dollars depuis 2013 dans la filiale de Feronia.

Dans un rapport intitulé «Un sale investissement : Rôle des banques européennes de développement dans les abus commis dans le secteur de l’huile de palme en RD Congo», publié ce lundi, l’ONG déplore les conditions dans lesquelles travaillent les employés de PHC dans trois plantations situées dans les provinces de la Tshopo, de l’Equateur et de la Mongala.

Ces travailleurs seraient non seulement exposés à de grandes quantités de pesticides dangereux, en raison du manque de matériel de protection, mais aussi rémunérés de façon médiocre. Nombreux parmi eux gagneraient moins de 1,90 USD par jour, soit le seuil d’extrême pauvreté défini par la Banque mondiale.

Deux de ces trois plantations polluent les points d’eau dans lesquels les riverains puisent de l’eau à boire, se baignent ou lavent leurs vêtements et ustensiles de cuisine, selon le rapport.

Les quatre banques ont répondu aux accusations de HRW, dans un communiqué conjoint, déclarant, entre autres, avoir pris note des manquements relevés par l’ONG et demandé une enquête à Feronica.

« On sait bien que dans une zone aussi étendue et aussi difficile d’accès en RDC, il peut y avoir des choses qui ne sont pas en règles et qui nous échappent. Mais nous n’étions pas au courant de ce que Human Rights Watch a découvert » a assuré Luuk Zonneveld, PDG de Bio-Invest, soulignant que « ce sont des situations inacceptables. Nous allons demander des comptes à l’entreprise et réclamer qu’elle y remédie aussi vite que possible».