L’opposant camerounais Maurice Kamto a annoncé hier lundi, au cours d’une conférence de presse à Yaoundé, que sa formation, le Mouvement pour la Renaissance du Cameroun (MRC, principal parti de l’opposition), ne participera pas aux élections municipales et législatives prévues le 9 février 2020 au Cameroun.
Dans la foulée, le principal adversaire du président, Paul Biya a invité tous les Camerounais à boycotter ces scrutins. «Le MRC appelle les Camerounais à ne pas aller voter et à rester chez eux (…) afin de ne pas cautionner les élections qui ne ramèneront pas la paix dans notre pays », a-t-il indiqué. Le retrait du MRC est intervenu le jour même de clôture de dépôt des candidatures.
De même, il a appelé « tous les partis politiques de l’opposition, l’ensemble de la société civile, les organisations et autres forces religieuses » à ne pas participer à ce double scrutin.
Rappelons qu’une partie de l’opposition avait déjà dénoncé l’organisation des élections municipales et législatives, immédiatement après l’annonce, le 10 novembre par les autorités de Yaoundé de la tenue de ces scrutins le 9 février 2020.
Différents opposants avaient défendu que la situation sécuritaire actuelle du pays, notamment dans les régions anglophones (Nord-ouest et du Sud-ouest du pays), ne peuvent pas garantir la crédibilité des élections.
Kamto est revenu sur le même constat. « Organiser des élections au Cameroun aujourd’hui, qui plus est des élections locales sans avoir rétabli la paix dans les régions du nord-ouest et du sud-ouest, c’est donner le message selon lequel ces populations ne sont pas des Camerounais et ce faisant, consacrer la partition de fait du pays », a-t-il déclaré.
Il a, en plus, pointé du doigt la non-révision du code électoral qui serait «taillé sur mesure» pour la victoire du Rassemblement démocratique du peuple camerounais (RDPC, parti au pouvoir).
L’opposant Kamto, candidat malheureux à la dernière présidentielle, a passé plus de huit mois en prison, avant d’être libéré début octobre dernier sur ordre du chef de l’Etat. Ce leader, ainsi que des dizaines de ses partisans, avaient été arrêtés dans le cadre des manifestations organisées au lendemain de la présidentielle, pour dénoncer les résultats et un « hold-up électoral ».