L’ambassadeur de l’UE Olivier Nette n’est plus le bienvenu à Cotonou

Les autorités béninoises ont demandé à l’ambassadeur de la mission de l’Union Européenne (UE) à Cotonou, Olivier Nette, de quitter le pays, accusé d’ingérence dans les affaires de politique intérieure.

D’après une source diplomatique béninoise, l’Allemand Nette, en poste depuis une année et demie, « s’intègre beaucoup trop dans les affaires intérieures. Il ne respecte pas son devoir de réserve de diplomate ».

La décision de Cotonou serait intervenue après plusieurs avertissements et ce chef de la délégation de l’UE a jusqu’au 1er décembre pour plier bagages. « Le Ministère [des affaires étrangères du Bénin] avait déjà plusieurs fois attiré son attention sur des excès, mais il a persisté. Il se disait protégé par Bruxelles », a déclaré la même source diplomatique.

Le ministère béninois des Affaires étrangères avait officiellement demandé à Bruxelles de rappeler son ambassadeur, le 20 novembre dernier.

Ce mercredi, le porte-parole du gouvernement, Alain Orounla, s’est aussi exprimé sur le sujet à l’issue d’un conseil des ministres. « Nous déplorons que cette coopération [entre le Bénin et l’UE], qui se porte très bien et qui est incontournable, ait été perturbée par les activités de ce diplomate qui se laisse aller à des activités que nous pouvons considérer comme subversives pour notre pays », a-t-il déploré lors d’un point de presse.

Mais certaines sources diplomatiques européennes en poste à Cotonou ont critiqué une décision qui n’a pas respecté les usages diplomatiques en vigueur, en ce sens qu’elle a été prise sans convocation préalable.

«Pour l’UE, rien ne peut justifier une telle mesure dans les bonnes relations globales qui existaient jusqu’à présent entre l’UE et le Bénin. Nous avons donc demandé d’urgence à nos partenaires béninois des éclaircissements sur les raisons spécifiques de leur décision, mais nous ne les avons pas encore reçues à ce stade », a expliqué une porte-parole de l’instance régionale.

Le Bénin est plongé dans une crise politique depuis les dernières législatives, en avril, auxquelles aucun candidat de l’opposition n’avait pas pu participer en vertu d’une loi sur le code électoral.