Soudan : Près de 50 morts dans des heurts tribaux au Darfour

Près de 50 personnes ont été tuées et 241 blessées en deux jours de combats tribaux au Darfour, une région de l’ouest du Soudan longtemps déchirée par les violences, a indiqué  jeudi une ONG.

Des heurts ont eu lieu dimanche et lundi à El Geneina, capitale de l’Etat du Darfour-Ouest, entre des membres armés de tribus arabe et africaine qui ont incendié plusieurs maisons, a précisé le croissant rouge local, faisant état d’au moins 48 morts et 241 blessés.

Le gouvernement soudanais a imposé lundi, un couvre-feu dans le Darfour-Ouest. Une délégation officielle s’est rendue sur place et des troupes ont été déployées à El Geneina.

Selon des médias soudanais, les heurts ont éclaté après une dispute entre deux personnes.

En janvier 2016, six personnes ont été tuées dans des violences au Darfour-Ouest entre des membres de la tribu des Masalit et des membres de celle arabe de Beni Halba. Ces heurts avaient déclenché des manifestations à Khartoum pour demander «la fin des massacres dans les camps de déplacés».

Le Darfour est le théâtre de violences tribales depuis que des rebelles issus de minorités ethniques ont pris en 2003 les armes contre le pouvoir central d’Omar el-Béchir, l’accusant de marginaliser leur région.

Depuis la conclusion en août d’un accord entre les militaires qui avaient succédé à Omar el-Béchir et les dirigeants de la contestation, le pays est dirigé par un gouvernement de transition, avec un Premier ministre civil et un Conseil souverain composé de civils et de militaires.

Détenu depuis avril à Khartoum, El-Béchir a été condamné le 14 décembre à une peine de deux ans de prison pour «corruption». L’ex-dictateur reste fait l’objet de graves accusations de la part de la Cour pénale internationale (CPI) pour des crimes commis lors de la sanglante guerre au Darfour (ouest) à partir de 2003.