Le célèbre musicien rwandais Kizito Mihigo risque la prison à vie

Le célèbre chanteur liturgique rwandais Kizito Mihigo qui comparaissait ce lundi devant un tribunal à Kigali, risque la condamnation à la prison à perpétuité.

Mihigo qui est jugé dans ce procès avec trois autres accusés, dont un journaliste, est poursuivi par la justice pour conspiration et complot contre le gouvernement et le président du Rwanda, Paul Kagame.

Longtemps présenté comme un proche du président Kagame, Kizito Mihigo est accusé d’avoir rejoint les thèses du RNC, un parti d’opposition en exil.

Le procureur général en charge dans cette affaire, Boniface Budengeri a requis une peine de prison à vie à son encontre.

« Tous les suspects ont commis les crimes de formation d’un groupe criminel, de complot contre le gouvernement établi ou le président de la République et de complicité d’acte terroriste », a affirmé le procureur Budengeri.

« Mihigo et certains de ses co-accusés, en particulier, ont commis le crime d’entente en vue de commettre un assassinat », a-t-il martelé pour justifier la réquisition de la peine de prison à vie.

Kizito Mihigo a perdu son père dans le génocide de 1994. Depuis, il chante la paix et la réconciliation entre les Rwandais. Lors de l’audience de lundi, le chanteur qui a récemment révoqué ses avocats, a demandé la clémence du tribunal, alors que ses co-accusés continuent de plaider non coupables, accusant la police de leur avoir extorqué des aveux sous la torture.

Rappelons qu’a sa dernière interview donnée après son arrestation, le chanteur reconnaissait avoir dit que puisque le dialogue est impossible avec le président Kagamé, il vaudrait mieux le tuer pour éviter une guerre.

Dans des « interviews confessions » encadrées par la police, Mihigo avait reconnu devant la presse et la radio, avoir été en contact avec la direction du RNC, le parti d’opposants rebelles hutus en exil et avec les rebelles les Forces démocratiques de libération du Rwanda (FDLR). Dès la première audience, il a plaidé coupable de tous ces chefs d’accusation.