Maroc : HRW et l’AMDH dénoncent la répression contre des usagers des réseaux sociaux

L’Association Marocaine des Droits Humains (AMDH) et Human Rights Watch (HRW), ont révélé mercredi, l’arrestation depuis septembre 2019, d’au moins 10 activistes, artistes ou autres citoyens «qui n’ont fait qu’exprimer pacifiquement des opinions critiques» sur les réseaux sociaux, appelant à leur libération.

HRW et l’AMDH expliquent dans un communiqué conjoint, que les concernés sont accusés de «manque de respect dû au Roi», «offense aux institutions de l’Etat» et «outrage envers des fonctionnaires publics», exhortant les autorités marocaines à «les libérer immédiatement et abandonner les poursuites contre eux».

«Aucun n’a été poursuivi en vertu du Code de la presse et de l’édition», mais sur la base du droit pénal, soulignent les deux ONG, citant, entre autres, le cas du journaliste Omar Radi, qui risque jusqu’à un an de prison pour avoir critiqué un juge sur Twitter, et celui de deux Youtubeurs condamnés à quatre et trois ans de prison « pour manque de respect au Roi ».

Pour la même infraction, des tribunaux ont condamné deux lycéens respectivement à trois et quatre ans de prison, regrettent HRW et l’AMDH.
Une campagne #freekoulchi (libérez-les tous) a récemment été lancée sur Facebook et Twitter pour dénoncer les sanctions judiciaires contre des voix critiques des autorités.

Par ailleurs, le porte-parole du gouvernement Hassan Abyaba avait assuré en janvier dernier, que «la situation des droits humains ne connaît aucune régression au Maroc», appelant «à distinguer ceux qui s’expriment librement de ceux qui commettent des délits réprimés par la loi».

En 2018, HRW avait dénoncé la condamnation du journaliste marocain Hamid el-Mahdaoui à trois ans de prison sur la base d’«accusations douteuses», en lien avec le mouvement de protestation populaire du « Hirak » au nord du Royaume.

HRW avait alors estimé que, cette nouvelle condamnation envoie un «message glaçant à ce qui reste de journalistes indépendants dans le pays».

Dans son dernier classement annuel sur la liberté de la presse, Reporters sans frontières (RSF) a classé le Maroc 135ème sur 180 pays ciblés.