Bras de fer entre Rabat et Amnesty International autour du piratage du Smartphone d’un journaliste marocain

Les autorités marocaines ont « réfuté catégoriquement » vendredi, les « allégations infondées » d’Amnesty International qui a publié lundi 22 juin, tout un rapport  sur un présumé piratage du Smartphone du journaliste Omar Radi, en utilisant un logiciel espion israélien de la société NSO.

Dans son rapport, le deuxième du genre dans cette affaire après celui d’octobre 2019, Amnesty International a pris maladroitement la défense du journaliste marocain faisant actuellement l’objet d’une enquête judiciaire sur son implication présumée dans une affaire d’obtention de financements étrangers, en relation avec des services de renseignement étrangers.

Le procureur général du roi près la Cour d’appel de Casablanca a, en effet, confirmé mercredi dernier dans un communiqué, que Omar Radi, 35 ans, avait été convoqué dans le cadre d’une enquête pour «son implication présumée dans une affaire d’obtention de financements étrangers, en relation avec des services de renseignement» étrangers.

Omar Radi a été ensuite relaxé après avoir été entendu par les services de la police judiciaire dans le cadre de cette enquête menée sous la supervision du procureur général dans le strict respect des procédures juridiques.

Ce vendredi, les autorités marocaines informent dans un communiqué, avoir convoqué le directeur d’Amnesty au Maroc, Mohamed Sektaoui pour lui demander de leur fournir « dans les plus brefs délais » les preuves que l’ONG affirme détenir à propos de l’acquisition par le Royaume du logiciel Pegasus auprès de la société informatique israélienne NSO et son utilisation dans le piratage du Smartphone du journaliste Radi.

D’ailleurs dans son rapport de 20 pages, Amnesty international

Admet «qu’elle ne dispose d’aucune preuve sur l’achat, par Rabat, de cette technologie».

Amnesty avait déjà publié en octobre un premier rapport sur l’espionnage des téléphones de deux militants marocains via ce même logiciel.

Pour les autorités marocaines, les allégations d’Amnesty International sont instrumentalisées et relayées par 17 organes de presse à l’international dans le cadre d’un agenda de parties hostiles au Royaume, et d’une lutte entre opérateurs mondiaux spécialisés dans les solutions et matériels informatiques utilisés dans le renseignement.

Amnesty aurait été gracieusement monnayée, pour descendre en flamme le logiciel espion Pegasus de NSO au bénéficie de ses concurrents technologiques.

Son plan d’attaque consisterait à présenter le logiciel Pegasus comme un outil ciblant les défenseurs des droits humains et non pas les terroristes comme l’affirme NSO.

Pour y parvenir, AI concocte des rapports se fondant sur des allégations infondées, pour soi-disant défendre des militants des droits de l’homme comme c’est le cas du journaliste marocain Omar Radi.