Le parti au pouvoir en Côte d’Ivoire soutient Alassane Ouattara pour un 3ème mandat

Le parti au pouvoir en Côte d’Ivoire, le Rassemblement des Houphouetistes pour la Démocratie et pour la paix (RHDP), a déclaré lundi qu’il avait demandé au président sortant, Alassane Ouattara de se présenter pour un troisième mandat après la mort du Premier ministre Amadou Gon Coulibaly, qui était désigné candidat pour représenter le parti à la prochaine présidentielle.

Lors d’un entretien accordé à la radio française RFI, le directeur exécutif du RHDP, Adama Bictogo, a indiqué que le parti souhaite que M. Ouattara, 78 ans, qui avait auparavant déclaré qu’il ne souhaitait pas briguer un nouveau mandat présidentiel, rempile afin d’éviter une guerre de succession fratricide dans le pays.

Avec la mort du Premier ministre Amadou Gon Coulibaly le 8 juillet, le parti se retrouve sans candidat à l’approche de l’élection prévue le 31 octobre. L’ex-président octogénaire Henri Konan Bedié, de l’ancien parti au pouvoir, le PDCI, a déclaré qu’il se présenterait aux élections.

La crédibilité de la commission électorale indépendante (CEI) est jugée cruciale en vue de la présidentielle de 2020 qui s’annonce tendue, dix ans après la crise postélectorale qui avait fait plus de 3.000 morts dans le pays, après le refus du président Laurent Gbagbo d’admettre sa défaite face à l’actuel chef de l’Etat.

Saisie par l’opposition ivoirienne, la Cour africaine des droits de l’Homme (CADH) a estimé mercredi dernier, que la mise en place des commissions électorales locales ivoiriennes était déséquilibrée en faveur du parti au pouvoir. La grande majorité des 558 commissions locales sont présidées par le parti au pouvoir, selon les statistiques officielles.

L’arrêt demande au gouvernement «de prendre les mesures nécessaires pour garantir que de nouvelles élections (…) soient organisées aux niveaux locaux ».

L’opposition ivoirienne dirigée par le PDCI-RDA, avait saisi en août la Cour africaine après avoir été déboutée par le Conseil constitutionnel ivoirien sur la réforme de la Commission électorale indépendante (CEI) qui selon elle, ne garantissait pas l’indépendance et l’impartialité de cet organe chargé d’organiser les élections.