Des milliers de Centrafricains réclament le départ de la MINUSCA

Des milliers de Centrafricains sont descendus ce jeudi, dans les rues de Bangui, la capitale, pour demander que la Mission de l’ONU en Centrafrique (MINUSCA) quitte pays.

Cette initiative est consécutive aux propos tenus le 9 avril dernier par le chef de la MINUSCA, Mankeur Ndiaye, au cours d’une interview accordée à RFI. Ce responsable s’était, entre autres, exprimé sur le retrait d’un groupe armé, l’Union pour la paix en Centrafrique (UPC), de la Coalition des patriotes pour le changement (CPC) qui cherche à renverser le régime du président Faustin Archange Touadéra.

L’UPC est l’un des plus puissants groupes armés qui contrôlent une partie du pays. Son leader, Ali Darassa Mahamat, avait exprimé sa volonté de réintégrer l’accord de paix de Khartoum de février 2019, motivant sa décision par les souffrances des populations et le refus de la CPC d’aider l’assistance humanitaire.

Ndiaye a non seulement félicité la démarche de l’UPC, mais a aussi appelé les autorités de Bangui à privilégier le dialogue.

Or, le gouvernement, doutant d’emblée de la sincérité de l’UPC, avait clairement indiqué qu’il n’entend pas discuter avec les groupes armés qui ont sapé l’accord politique de paix, et surtout pas avec Mahamat qui est un mercenaire étranger. Les autorités ont d’ailleurs engagé les membres de l’UPC à se rendre à la justice pour être jugés.

Une bonne partie des Centrafricains qui ont marché jeudi sont les partisans de Touadera. Etant donné que la MINUSCA a pris une orientation contraire à celle des autorités locales, les manifestants prévoient poursuivre leur mouvement jusqu’à ce qu’ils obtiennent le départ des Casques bleus.

« Nous allons encore intensifier les actions, nous allons persister, nous allons même mourir pour notre pays (…) Nous ne voulons pas de dialogue avec la CPC (…) La libération du pays doit se poursuivre avec nos forces de défense et de sécurité, les Rwandais, les Russes et les portugais et tous les alliés qui sont venus à notre secours », a déclaré Noé Ndaye, responsable de l’organisation de la manifestation.