Le Nigeria instaure un couvre-feu dans le centre du pays après une attaque qui a visé des pèlerins musulmans

Le gouverneur de l’Etat de Plateau, au centre du Nigeria, Simon Lalong, a décrété dimanche un couvre-feu dans les districts de Jos Nord, Bassa et Jos Sud de 18 heures à 6 heures du matin, à la suite d’une attaque perpétrée la veille contre un convoi de pèlerins musulmans, qui a fait au moins 23 morts.

L’attaque a été menée dans la périphérie de Jos, la capitale de l’Etat. Selon la police, un groupe de jeunes Irigwe, ethnie en majorité chrétienne, pourrait être à l’origine de l’assaut. Elle a annoncé l’arrestation de 20 suspects.

Le convoi des pèlerins musulmans  était constitué de cinq bus avec 90 passagers au total à bord. Dans son communiqué, le gouverneur Lalong a souligné que « vingt-trois des personnes attaquées ont perdu la vie et 23 personnes ont été blessées ». Il a justifié la décision du couvre-feu par « des tensions persistantes et des tentatives signalées de certaines personnes de faire la loi eux-mêmes ».

Ce responsable a appelé au calme et invité tous les habitants de son Etat à s’abstenir de toute initiative qui pourrait aggraver la situation.

Le président Muhammadu Buhari a condamné une attaque « éhontée aux motivations diaboliques ».

Le 10 août dernier, trois femmes de la communauté Irigwe ont été tuées dans leurs fermes. La police soupçonne un lien entre cet incident et l’attaque du samedi. Jos est souvent le théâtre de conflits entre bergers nomades majoritairement musulmans et cultivateurs chrétiens, qui se disputent l’eau et des terres. Tout différend entre eux fait craindre de nouvelles tensions.