Coup d’Etat en Guinée : Le président Alpha Condé arrêté par le Groupement des forces spéciales

Le Groupement des forces spéciales en Guinée, dirigé par le lieutenant-colonel Mamady Doumbouya, a réussi dimanche à écarter le président Alpha Condé du pouvoir, après des tirs nourris autour du palais présidentiel, dans le quartier Camayenne à Conakry, tout au long de la matinée sans faire de morts ou blessés.

Alpha Condé qui a entamé à l’âge de 83 ans, un troisième mandat contesté en décembre dernier, a été arrêté et serait en résidence surveillé selon les militaires. Sur les réseaux sociaux, les forces spéciales ont diffusé une vidéo et des images montrant le chef de l’Etat entouré par des militaires.

Dans une déclaration à la télévision nationale, le chef des forces spéciales,  le lieutenant-colonel Mamady Doumbouya a indiqué que « nous avons décidé après avoir pris le président, qui est actuellement avec nous (…) de dissoudre la Constitution en vigueur, de dissoudre les institutions ; nous avons décidé aussi de dissoudre le gouvernement et la fermeture des frontières terrestres et aériennes».

Il a évoqué «la situation sociopolitique et économique du pays, le dysfonctionnement des institutions républicaines, l’instrumentalisation de la justice et le piétinement des droits des citoyens».

Les réactions n’ont pas tardé de la part des organisations régionales et internationales. Le président en exercice de l’Union africaine (UA), Félix Tshisekedi, et le président de la commission de l’UA, Moussa Faki Mahamat, ont condamné, dans un communiqué conjoint, «toute prise de pouvoir par la force et demandent la libération immédiate du président Alpha Condé».

«Je suis personnellement de très près la situation en Guinée. Je condamne fermement toute prise de pouvoir par la force des armes et je demande la libération immédiate du Président Alpha Condé», a, pour sa part, déclaré le SG de l’ONU, António Guterres, sur son compte Twitter.

Doumbouya est un ancien légionnaire français jusqu’en 2018, l’année au cours de laquelle il sera mis à la tête du Groupement des forces spéciales par Alpha Condé. Selon des rumeurs, il était déjà soupçonné de mauvaises intentions et était menacé d’être arrêté.