L’armée malienne est accusée de se livrer à de nombreuses exactions dans la région du centre du Mali, par la Fédération internationale des ligues des droits de l’homme (FIDH).
Dans son communiqué rendu public ce jeudi 11 mai, l’organisation non gouvernementale alerte sur des arrestations, détentions arbitraires, actes de torture et séquestrations perpétrés par l’armée nationale du Mali dans le cadre d’opérations de lutte contre le terrorisme.
«L’armée, dans la lutte contre le terrorisme, ne fait souvent pas de discernement. Ils viennent dans un village, ils prennent tout le monde. C’est après qu’on saura qu’effectivement il y avait des gens qui n’avaient rien à voir avec le terrorisme et le jihadisme», déplore Moctar Mariko de l’Association malienne de défense des droits de l’homme (AMDH). Pour lui, «la lutte contre le terrorisme ne doit pas amener l’armée malienne ou les autres forces qui sont venues nous aider, à violer les droits humains».
L’AMDH et la FIDH qui ont recensé, dans ce cadre, de nombreuses violations des droits de l’homme, estiment qu’«il est urgent d’encadrer davantage la réponse militaire afin de mettre fin à ces exactions et de tout mettre en œuvre pour permettre le retour des services publics de base».
Ces ONG recommandent aussi le renforcement des moyens de la mission de paix de l’ONU au Mali (MINUSMA), dans les régions centrales du Mali notamment, ainsi qu’une véritable lutte contre l’impunité par les autorités du pays.
La situation sécuritaire au Mali ne fait que se dégrader, deux ans après la signature de l’Accord de paix du 20 juin 2015. Certaines régions du pays, principalement au nord et au sud, sont toujours le théâtre d’affrontements intercommunautaires violents et d’attaques terroristes. La FIDH appelle le Conseil de sécurité de l’ONU à prendre des sanctions individuelles ciblées contre les individus s’opposant à la mise en œuvre de l’Accord de paix et contre ceux qui commanditent ou ordonnent des violences.