L’émissaire onusien Kafando mis en garde à la fin de sa mission au Burundi

Le nouvel envoyé spécial des Nations unies au Burundi, Michel Kafando, a été mis en garde ce jeudi 29 juin par Bujumbura, au cours d’un point de presse clôturant sa première visite dans le pays.

En effet, le porte-parole du président Pierre Nkurunziza a attiré l’attention de l’émissaire de l’ONU sur la nécessité de tenir compte des exigences du Burundi s’il veut mener à bout sa mission.

«Ses prédécesseurs n’ont pas totalement échoué. Certains ont fait des choses positives. Mais à certains moments, ils ont eu un penchant. Alors nous espérons qu’il lira entre les lignes de la loi burundaise la résolution des Nations unies pour essayer de mener à bon port ce dialogue», a déclaré Claude Karerwa Ndenzako à l’adresse des journalistes.

Toutefois, Ndenzako a noté que «le gouvernement burundais a foi en lui au regard de son expérience, de ce qu’il a vécu».

Michel Kafando, reconnaissant la tâche difficile de sa mission, a souligné l’utilité de faire «toutes choses (…) aussi en accord et en harmonie avec le pays que vous voulez servir». En tout cas, il se dit prêt à travailler avec les autorités du pays dans la recherche d’une solution qui puisse mettre définitivement un terme à la crise burundaise.

Cette crise, faut-il le rappeler, est né de l’acharnement du président Nkurunziza de briguer un 3e mandat. Le dialogue de sortie de crise politique est au point mort.

Le pouvoir burundais refuse d’emblée, tout dialogue avec l’opposition en exil qu’il accuse d’être derrière les violences dans le pays. Bujumbura a récusé plusieurs prédécesseurs de Kafando, accusés de franchir la ligne rouge tracée par les autorités burandaises. «Nous estimons et nous espérons» que le nouvel envoyé «fera mieux que ses prédécesseurs», a fait savoir le porte-parole présidentiel.

L’ancien président du Burkina Faso qui a été nommé début mai émissaire de l’ONU, a effectué sa visite au moment où les relations entre le Burundi et les Nations unies sont tendues, à cause de la publication, l’année dernière, d’un rapport onusien accusant les forces de sécurité gouvernementales d’être responsables des violences qui secouent le pays. Kanfando poursuit sa tournée dans les pays voisins où il devrait rencontrer l’équipe de médiateurs régionaux.