Les Etats-Unis annoncent une aide de 60 millions de dollars au G5 Sahel

Washington a annoncé son intention d’accorder une aide de 60 millions de dollars à la force du G5 Sahel, lundi 30 octobre, au cours d’une réunion consacrée à un soutien de l’ONU à cette force antiterroriste africaine.

Une nouvelle qui a été bien accueillie par le Conseil de sécurité, étant donné que les Etats-Unis menaçaient de mettre leur veto, au mois de juin dernier, si l’ONU finançait la force du G5 Sahel.

Toutefois, les autorités américaines refusent toujours, contrairement aux autres membres du Conseil de sécurité, d’autoriser un soutien de l’ONU à cette force, comme le souhaitent aussi les pays du G5 Sahel.

Le secrétaire général de l’ONU préconisait même la création d’un bureau régional des Nations unies pour le Sahel pour mieux soutenir la force.

Les Etats-Unis préfèrent une aide directe sans passer par les Nations-Unis. «Nous pensons que le G5 doit être d’abord et avant tout la propriété des pays de la région eux-mêmes», a fait savoir l’ambassadrice des Etats-Unis auprès de l’ONU, Nikki Haley, devant le Conseil de sécurité, après cette annonce de la contribution américaine.

Le chef de la diplomatie américaine, Rex Tillerson, a affirmé, pour sa part dans un communiqué, que ces fonds vont «renforcer nos partenaires régionaux dans leur combat pour assurer la sécurité et la stabilité » face au groupe jihadiste Etat islamique et aux autres réseaux terroristes. «C’est un combat que nous devons gagner, et cet argent va jouer un rôle-clé pour y parvenir», a-t-il ajouté.

La force du G5 Sahel, qui n’est pas jusque-là sous mandat de l’ONU, justement à cause des réticences américaines, sera composée de 5.000 hommes. Les premières opérations devraient être lancées à la fin de ce mois.

Le coût du projet de la force G5 Sahel est estimé à 423 millions d’euros, une somme qui est encore loin d’être réunie. Une conférence des donateurs est prévue le 14 décembre à Bruxelles. L’Union européenne s’était déjà engagée à débloquer 50 millions d’euros et la France, qui soutient fortement le projet, accordera huit millions d’euros d’ici à la fin de l’année.

Les pays membres du G5 Sahel sont le Mali, le Burkina Faso, la Mauritanie, le Niger et le Tchad. Courant octobre, les Etats-Unis ont perdu quatre soldats au Mali.