Le maire de Dakar Khalifa Sall dépose une caution de 1,8 milliard de FCFA pour sa liberté provisoire

Les avocats du maire de Dakar, Khalifa Sall, ont annoncé avoir déposé une caution pour obtenir la liberté provisoire de leur client, jusqu’à l’ouverture d’un éventuel procès.

Ils ont présenté au juge une caution sous forme d’hypothèque d’un montant équivalent à la somme qui aurait été détournée, soit 1,8 milliard de francs CFA (2,7 millions d’euros).

«Il s’agit d’une offre de cautionnement et non d’une offre de remboursement. Cela signifie que Monsieur Khalifa Ababacar Sall continue de contester le bien-fondé des poursuites», ont tenu à préciser ces défenseurs dans un communiqué rendu public mardi.

Khalifa Sall avait été inculpé depuis mars 2017 pour détournement de fonds publics, et placé sous mandat de dépôt. Il est poursuivi pour «d’escroquerie portant sur des deniers publics, de détournement de deniers publics, d’association de malfaiteurs, de blanchiment de capitaux». Le maire de Dakar qui refusait de payer la caution a finalement cédé grâce à la persuasion de sa famille politique, de ses avocats, voire de ses simples proches.

Mais cette liberté provisoire sollicitée n’est pas d’avance gagnée parce que pour les avocats de l’Etat du Sénégal, partie civile dans cette affaire, la caution déposée sous forme d’hypothèque, essentiellement des biens immobiliers et des terrains, ne respecte pas la loi. Il revient ainsi au  juge d’instruction en charge du dossier de décider si cette offre de cautionnement est recevable.

Soulignons que, depuis mars, les avocats de Khalifa Sall ont mené plusieurs démarches pour obtenir la liberté provisoire de leur client, en vain. Même l’utilisation de son immunité parlementaire, dont il a bénéficié après son élection comme député, le 30 juillet dernier, n’a pas pu faire bouger la justice. 

Ces robes noires persistent à croire que les poursuites menées à l’encontre de Khalifa Sall «résultent d’une instrumentalisation de la Justice à des fins strictement politiques consistant à l’écarter de l’élection présidentielle de mars 2019», comme ils l’ont mentionné dans leur dernier communiqué.