Le président français lance le projet de restitution du patrimoine africain

Le président français, Emmanuel Macron a annoncé lundi, la mise en place d’une mission chargée de réfléchir sur la restitution du patrimoine africain, se trouvant actuellement en France, au continent noir.

«J’ai décidé de demander à deux personnalités incontestables et que je sais intellectuellement engagées sur cette question de mener un travail de réflexion et de consultation afin de faire des propositions concrètes d’ici novembre prochain», a indiqué le chef de l’Etat français lors d’une conférence de presse à l’Elysée, organisée à l’occasion d’une visite à Paris, du président du Bénin, Patrice Talon.

«S’il n’y a pas de conditions, de bonne conservation, s’il n’y a pas les professionnels pour les protéger, s’assurer qu’il n’y aura aucun trafic, aucune attaque, qu’elles ne seront pas perdues, nous ne ferions pas notre travail collectif», a poursuivi Macron, l’air confiant.

Le président français avait déjà évoqué cette question de la restitution d’œuvres d’art africain lors de son discours à Ouagadougou (Burkina Faso) en novembre 2017.

«Le patrimoine africain (…) doit être mis en valeur à Paris, mais aussi à Dakar, Lagos, Cotonou (…) Ce sera l’une de mes priorités. D’ici cinq ans, je veux que les conditions soient réunies pour un retour du patrimoine africain à l’Afrique», avait-il promis.

Pendant la conférence de presse, le président Talon, qui avait déjà adressée une demande officielle, en juillet 2016 à la France, pour restituer une partie du patrimoine béninois, a précisé que la réclamation de ces œuvres ne se fait pas «dans un esprit de conflit, mais de coopération avec la France», et dans l’objectif de «faire du tourisme un pilier majeur de l’économie béninoise».

La mission qui a la responsabilité d’examiner les conditions dans lesquelles les trésors des anciennes colonies françaises pourront être rapatriés dans leur pays d’origine avec la garantie d’être protégées, est composée de l’historienne Bénédicte Savoy, professeure au Collège de France, et de l’écrivain et universitaire sénégalais Felwine Sarr.