Les combats reprennent au Soudan du Sud malgré le cessez-le-feu signé

Le cessez-le-feu signé entre le président sud-soudanais, Salva Kiir et le leader rebelle, Riek Machar, a été violé juste quelques heures après son entrée en vigueur ce samedi, suscitant la colère de l’Union africaine (UA).

De nouveaux affrontements entre forces gouvernementales et unités rebelles ont été signalés samedi au nord du Soudan du Sud. Le cessez-le-feu censé être «permanent», n’aura donc duré que quelques heures. Les deux camps n’ont pas, pour une énième fois, tenu leurs engagements et se renvoient mutuellement la responsabilité de la violation du cessez-le-feu.

Le porte-parole militaire adjoint de la rébellion, Lam Paul Gabriel a parlé d’une attaque lancée contre une position de la SPLA-IO (rébellion) à Mboro (dans le nord-ouest du pays), par l’armée gouvernementale avec le concours des milices JEM (mouvement rebelle soudanais actif au Soudan du Sud).

Les autorités de Juba accusent de leur côté, les rebelles d’avoir mené des attaques coordonnées contre des positions de l’armée dans quatre Etats. Le porte-parole de l’armée gouvernementale, Lul Tuai Koang, a expliqué, dans un communiqué, qu’il s’agit d’une stratégie de la rébellion qui voulait gagner le plus de territoire possible avant un cessez-le-feu définitif.

Les réactions n’ont pas tardé. Le président de la Commission de l’UA, Moussa Faki Mahamat a appelé à prendre des mesures contre les protagonistes du conflit, lors d’une réunion du Conseil de paix et de sécurité de l’Union africaine, samedi à Nouakchott, avant l’ouverture officielle du sommet de l’organisation.

Ce responsable estime que Kiir et Machar se sont habitués à «ne pas respecter leurs engagements» alors que «les situations humanitaires et sécuritaires sont des plus difficiles».

La guerre civile au Soudan du Sud qui a éclaté en 2013, découle d’un conflit de pouvoir entre le président Kiir et son ancien vice-président Machar. Elle a déjà fait des dizaines de milliers de morts.

L’ONU a récemment donné aux parties en conflit le délai de fin juin pour parvenir à « un accord politique viable » sous peine de sanctions. Ce qui a été respecté puisque le cessez-le-feu était paraphé avant l’échéance onusienne. Mais la nouvelle situation risque finalement d’amener les Nations Unies à mettre en œuvre leurs sanctions.