Une cinquantaine de parlementaires claque la porte au parti au pouvoir au Nigeria

Le parti au pouvoir au Nigeria, le « All Progressive congress » (APC) a enregistré, ce mardi 24 juillet, le départ en cascade, avant les vacances parlementaires, de 51 de ses parlementaires, précisément 15 sénateurs et 36 membres de la Chambre des représentants.

 

« Plus de 15 personnes ont levé le camp, ont fait défection du Congrès des progressistes (APC) pour rejoindre le principal parti d’opposition, le Parti démocratique populaire (PDP) », a fait part le président du Sénat, Bukola Saraki.

 

Des 36 membres de la Chambre des représentants ou Assemblée nationale, 32 ont rejoint le People democratics party (PDP), renforçant sa présence, et les quatre autres ont rallié l’African Democratic Congress (ADC). Le président de la Chambre des représentants, Yakubu Dogara et son adjoint, Yusuff Lasun, ont, eux, réaffirmé leur fidélité à l’APC.

 

Parmi les raisons évoquées pour justifier ces défections massives, figurent les divisions internes qui minent l’APC à tous les niveaux. Pour rappel, les parlementaires frondeurs avaient lancé, au début de ce mois, un mouvement baptisé « Reformed All Progressives Congress ». Ils accusent Buhari et son gouvernement de mauvaise gestion et surtout de n’avoir pas tenu ses promesses électorales, notamment la sécurité et la lutte contre la corruption.

 

Au cours d’une conférence de presse annonçant le nouveau courant, le chef de file des dissidents avait affirmé que « le président Buhari a instauré un Etat dictatorial, où règnent l’impunité, l’abus de pouvoir, la perte des droits constitutionnels ». Pour les frondeurs, le gouvernement « n’a aucune vision, est inepte et incompétente ».

 

Une situation inconfortable, selon certains observateurs, pour le chef de l’Etat, Muhammadu Buhari, qui est candidat à sa propre succession à la présidentielle de 2019. En 2015, l’APC avait su tirer profit des dissensions au sein du PDP de l’ex-chef d’Etat Goodluck Jonathan, pour remporter la présidentielle.