L’économie subsaharienne croît plus vite que celle du reste du monde

La Banque mondiale s’attend à une nouvelle accélération de la croissance en Afrique subsaharienne qui passerait à 3,4 % en 2019 contre 2,6 % en 2017 et 2,7% en 2018, selon ses perspectives 2019, rendues publiques mardi.

Alors que la croissance mondiale connaît un coup de frein en reculant de 3,1 % en 2017, à 3 % en 2018 et à 2,9 % en 2019. La croissance de l’Economie africaine sera boostée par le rétablissement de ses trois grandes économies, le Nigeria (+2,4 % en 2019), l’Afrique du Sud (+ 1,3 %) et l’Angola (+ 2,6 %). La meilleure tenue des cours du pétrole pendant une partie de l’année 2018 y a aussi contribué, ainsi que de bonnes récoltes agricoles en général.

Parmi les dix économies les plus dynamiques, on trouve peu de grands pays exportateurs d’hydrocarbures. Y sont présents l’Éthiopie (+ 8,8 %), le Rwanda (+7,8 %), la Côte d’Ivoire (+ 7,3%), le Ghana (+ 7,3 %), la Tanzanie (+ 6,8 %), le Sénégal (+ 6,6 %), le Niger (+ 6,5 %), le Bénin (+ 6,2 %), le Burkina Faso (+ 6 %) et l’Ouganda (+ 6 %).

Cependant, la Banque mondiale constate une forte montée des risques dans la zone subsaharienne due à la conjoncture mondiale. Il s’agit notamment, d’«une croissance plus lente que prévu dans la zone euro et en Chine » et qui «devrait avoir des répercussions négatives sur la région, qui se manifesteraient par une baisse de la demande d’exportations et une diminution des investissements», prévient-elle.

«Les producteurs de métaux de la région seraient probablement durement touchés par l’escalade des tensions commerciales entre les États-Unis et la Chine», ajoute la même source.

Une normalisation plus rapide que prévu de la politique monétaire des pays avancés pourrait se traduire par de fortes réductions des apports de capitaux, le renchérissement des coûts de financement et de brusques dépréciations des taux de change.

La dépendance accrue à l’égard des emprunts en devises a augmenté les risques de refinancement et la vulnérabilité aux fluctuations des taux de change dans les pays débiteurs», avertit la banque, en alertant sur l’incertitude politique qui pourrait ralentir les réformes économiques et «continuer à peser sur les perspectives de nombreux pays».