Centrafrique : Les groupes armés mécontents de la composition du nouveau gouvernement

La majorité des groupes armés centrafricains, signataires de l’accord de paix conclu le 6 février dernier à Khartoum, ont manifesté leur mécontentement contre la composition du nouveau gouvernement d’union nationale dirigé par le Premier ministre, Firmin Ngrebada et dont la liste complète des membres a été rendue publique ce dimanche 3 mars par la présidence.

De l’avis de ces mouvements armés, le chef de l’Etat, Faustin Archange Touadera et son Premier ministre n’ont pas respecté les clauses de l’accord de Khartoum qui prévoit un gouvernement inclusif avec les représentants de tous les groupes armés qui étaient présents à la rencontre de Khartoum, au Soudan.

Le Front populaire pour la renaissance de la Centrafrique (FRPC) a dénoncé, dimanche soir, dans un communiqué, un «ancien/nouveau gouvernement» et annoncé qu’il «ne participera pas à ce gouvernement de mascarade», alors que deux ministères lui ont été confiés, celui chargé du Développement, de l’Energie et des ressources hydrauliques et celui des Eaux et Forêts. Ce mouvement revendiquait huit portefeuilles, dont celui de la primature.

Concernant la composition du nouveau gouvernement qui compte 37 ministres, la plupart des membres de la précédente équipe gouvernementale, une vingtaine, ont été reconduits par Ngrebada. Ces proches du président Touadéra, maintenus dans leurs fonctions, gardent le contrôle, entre autres, sur les Finances, l’Economie, la Défense, la Justice et les Affaires étrangères.

Les 14 groupes signataires de l’accord de paix ne sont pas tous représentés dans le nouveau gouvernement. Parmi les absents figurent les 3R de Sidiki.

De leur côté, le groupe Unité pour la paix en Centrafrique (UPC) a obtenu le département de l’Elevage et de la Santé animale, le Mouvement patriotique pour la Centrafrique (MPC) détient la Modernisation de l’administration, le mouvement Révolution et Justice (RJ) a été placé à la tête du Haut commissariat à la Jeunesse pionnière nationale.

Un anti-balaka sera en charge du DDRR (Désarmement, Démobilisation, Réintégration et Rapatriement), une initiative de paix qui a été lancée en 2017 par le président centrafricain.