Kinshasa annonce une grâce présidentielle pour plus de 700 prisonniers

Le nouveau président de la République démocratique du Congo (RDC), Félix Tshisekedi a accordé la grâce présidentielle au profit de plus de 700 prisonniers incarcérés dans l’ensemble du pays, concrétisant ainsi sa promesse de libérer les prisonniers politiques, en signant les ordonnances nécessaires, a annoncé mercredi, son directeur de cabinet, Vital Kamerhe, à la radiotélévision nationale congolaise (RTNC).

En effet, dans le cadre de ses 100 premiers jours à la tête du pays, le nouveau président congolais avait annoncé, au début de ce mois de mars, qu’il prendrait certaines mesures pour libérer les prisonniers politiques.

L’opposant Franck Diongo, président du Mouvement lumumbiste progressiste (MLP), et le défenseur des droits de l’homme Firmin Yangabi, ex-candidat déclaré à la présidentielle de 2011, figurent parmi les prisonniers politiques bénéficiaires de cette grâce. L’opposition insistait depuis 2016 sur leur remise en liberté.

Cependant, Eugène Diomi Ndongala, le leader du parti «Démocratie chrétienne», dont la libération était également réclamée, n’est pas sur la liste. Selon le directeur de cabinet du président, cet opposant fera l’objet d’un arrêté à part, une mesure que le camp de Ndongala avoue ne pas comprendre.

Vital Kamerhe a aussi lancé un appel «à toute personne concernée par l’arrestation d’un membre de sa famille entre le 1er janvier 2015 et le 31 décembre 2018 de le signaler», réaffirmant que tous ceux qui ont été arrêtés pour des faits politiques pourront être libérés.

Le directeur de cabinet a par ailleurs, fait état des mesures disciplinaires à l’égard de certains membres du gouvernement. «Vous pouvez considérer qu’à partir de ce jour le ministre (des Affaires foncières) est effectivement suspendu et une action judiciaire sera ouverte à son encontre », a déclaré Kamerhe, ajoutant que «c’est une première action contre l’impunité».

Des mesures de suspension pour mauvaise gestion et insubordination ont été également annoncées à l’encontre outre du ministre des Affaires foncières de l’équipe sortante, du président de l’Autorité de régulation des postes et télécommunications et du directeur général de la Société commerciale des transports et ports (ex-Onatra) et son adjoint.

«Il s’agit d’une mesure très importante pour que tous les mandataires publics comprennent que c’est la fin de la récréation», a insisté le directeur de cabinet du président Félix Tshisekedi.