L’opposant camerounais Kamto refuse le «huis clos» dans son jugement

Le principal opposant camerounais, Maurice Kamto, a refusé, mardi, de prendre part à une audience à «huis-clos» qui devait statuer sur sa demande de libération sous caution, a annoncé son avocat, Me Emmanuel Simh.

Ce dernier explique sa conduite à la Cour d’appel à Yaoundé, son client«a fait comprendre au juge qu’il ne pouvait pas être entendu dans son bureau», et a exigé que l’audience soit publique, avant de quitter le bureau du juge et d’être ramené en prison.

La défense a souligné que «Maurice Kamto refuse d’être jugé en catimini parce que la justice se rend en public. Une audience d’habeas corpus est également publique, il n’est pas normal qu’on convoque un accusé dans le bureau d’un juge et qu’il soit auditionné sans que le public ne sache ce qu’on lui reproche».

Selon les dires de Simh, le juge a tout de même maintenu la séance dans son bureau, l’avocat général a pris ses réquisitions en l’absence de l’accusé et de sa défense.

L’affaire sera traitée en délibéré le 9 avril prochain. Mais déjà, le juge et le procureur général auraient rejeté la demande d’habeas corpus formulée par la défense et confirmé la décision rendue par le tribunal de grande instance du Mfoundi. Pour rappel, la demande de libération de Kamto avait été rejetée en mars et la défense avait interjeté appel de la décision.

L’adversaire du président Paul Biya dans l’élection présidentielle, a été arrêté fin janvier, avec environ 150 personnes parmi ses militants et partisans, à la suite d’une manifestation pacifique organisée dans plusieurs villes du Cameroun au cours du même mois. Ils sont poursuivis, entre autres, pour «hostilité contre la patrie» et «insurrection».

Kamto, candidat à la présidentielle d’octobre 2018, arrivé deuxième selon les résultats officiels, est écroué depuis à Yaoundé. Sa formation politique, le Mouvement de la Renaissance camerounaise, prévoit d’organiser des manifestations publiques le 13 avril pour réclamer sa libération.