CITES : les pays d’Afrique australe tiennent à vendre leur ivoire

L’Afrique australe est mécontente de l’embargo sur le commerce de l’ivoire et menace de mettre fin à sa participation à la Convention sur le commerce international des espèces de faune et de flore sauvages menacées d’extinction (CITES), pour pouvoir vendre ses stocks d’ivoire et répondre à certains de ses besoins comme le financement de la protection des éléphants.

Les résolutions adoptées lors de la réunion de la Convention sur le commerce international des espèces de faune et de flore sauvages menacées d’extinction (CITES) qui a pris fin le 28 août en Suisse n’ont pas apaisé la tension.

En effet, les autres pays membres de la CITES ont opposé une fin de non-recevoir aux motions proposées par la Communauté de développement d’Afrique australe (SADC) en vue de lever cet embargo.

La CITES, composée de 180 pays, avait décrété l’interdiction totale du commerce international de l’ivoire en 1989 dans l’objectif de protéger les éléphants du fléau du braconnage. Toutefois, sa vente est permise sous certaines conditions, dans de nombreux pays dont européens. Chaque année, le trafic d’ivoire provoque la mort de 40 000 éléphants.

Mais les pays africains, qui mettent en avant la nécessité de disposer de fonds pour la conservation de leurs éléphants, ne partagent plus les mêmes convictions. Outre les raisons économiques, la SADC défend également le fait que l’exportation d’une petite partie d’éléphants pourrait résoudre la question d’excès d’animaux dangereux pour les populations locales.

« Il est temps de nous interroger sur les bénéfices que nous retirons de notre appartenance à la CITES », a menacé le ministre tanzanien de l’Environnement, George Simbachawene, qui a dénoncé cette « idéologie de la protection » au détriment d’une « stratégie de conservation progressiste, équitable, inclusive et scientifique ».

Même son de cloche chez son homologue namibien, Pohamba Shifeta, qui a informé que les pays de la SADC réévalueront leur « adhésion », au cours d’une réunion qui pourrait se tenir d’ici la fin de l’année.

« Les Européens ont laissé disparaître tous leurs animaux, mais ils veulent imposer des règles à ceux qui ont réussi à protéger les leurs », a martelé le président zimbabwéen, Emmerson Mnangagwa, qui a souligné aussi que les réserves d’ivoire du Zimbabwe, du Botswana et de la Namibie auraient une valeur totale de 600 millions de dollars.