Le Zimbabwe rétablit partiellement les retraits de l’argent liquide via téléphone mobile

La banque centrale du Zimbabwe est revenue partiellement mercredi sur sa décision d’interdire des services monétaires hors de prix, qui permettent à la population d’obtenir de l’argent liquide.

«Des mécanismes de contrôle renforcé ont été mis en place (…) pour réduire les abus», a affirmé la banque centrale qui a de nouveau autorisé mercredi, ces services monétaires, mais en limitant le retrait à 100 dollars zimbabwéens, soit l’équivalent de six euros. Des agents facturaient plus de 40 % l’achat d’argent liquide.

La banque centrale avait décidé d’interdire lundi, avec effet immédiat, le retrait de liquide via des téléphones mobiles afin de «protéger le public ayant recours à des agents (…) qui abusent» du système.

Le principal opérateur téléphonique, Econet, qui compte 10,5 millions de clients pour son application bancaire, avait saisi la justice contre la décision lundi, de la Banque centrale d’interdire son service monétaire. La Haute Cour doit rendre son jugement ce vendredi.

Le Zimbabwe, pays d’Afrique australe embourbé depuis deux décennies dans une profonde crise économique, manque cruellement de liquidité.

Le président zimbabwéen Emmerson Mnangagwa, qui a succédé fin 2017 à Robert Mugabe, promet régulièrement de relancer l‘économie de son pays. Mais, la situation n’a fait que d’aggraver davantage depuis un an.

Le président a estimé en juin dernier que la situation «redevenait normale» dans son pays après la décision des autorités d’interdire les transactions en devises étrangères.

Depuis 2009, et en l’absence d’une monnaie locale au Zimbabwe, il était possible de régler, ses dépenses du quotidien en devises étrangères, notamment en dollars américains et en rands sud-africains. Mais, les autorités ont annoncé la fin de cette disposition.

Le Zimbabwe manque non seulement d’argent liquide, mais est également confronté à des pénuries de carburants, d’électricité et de l’eau potable. En août, l’inflation s’est envolée à près de 300 % sur un an, selon le Fonds monétaire international (FMI).