Soudan du Sud : Le président de l’Assemblée nationale jette l’éponge

Le président de l’Assemblée nationale du Soudan du Sud, Anthony Lino Makana, a finalement présenté, dimanche dernier, sa démission, sous la pression des députés qui réclamaient son départ depuis des semaines, l’accusant de certains manquements dans ses fonctions, rapporte lundi a radio d’Etat, la South Sudan Broadcasting Radio (SSBC).

C’est au cours d’une réunion de son parti, le Mouvement populaire de libération du Soudan (SPLM, au pouvoir), à Juba, qu’Anthony Lino Makana a présenté cette démission.

«La raison pour laquelle je remets ma démission est un acte de profond et sincère respect » à l’égard du SPLM, a-t-il déclaré, ajoutant « je ne suis pas à la recherche d’un poste politique ou du pouvoir. Mon intention est de défendre la souveraineté, la sécurité nationale, la paix, la dignité et l’intégrité territoriale de notre pays ».

Selon la radio d’Etat, les parlementaires, y compris ceux de sa propre formation politique, reprochaient Makana d’avoir entraver leur rôle dans la lutte contre la corruption. Le désormais ex-président de l’Assemblée nationale aurait refusé de présenter devant l’Assemblée des rapports de l’auditeur général et anti-corruption pour qu’ils soient discutés par les députés.

Il aurait également approuvé, sans l’aval de l’Assemblée nationale, un prêt de 400 millions de dollars de la Banque africaine d’exportation et d’importation (Afreximbank) pour le gouvernement.

Les députés menaçaient de destituer Makana s’il ne quittait pas lui-même ses fonctions. C’est une première dans l’histoire de ce pays, qui a obtenu son indépendance en 2011, de voir
un président de l’Assemblée nationale claquer la porte.

Pour plusieurs observateurs, ce jeune pays croule sous le poids de la mauvaise gestion et de la grande corruption. Dans son rapport 2018, Transparency International l’avait placé au 178e rang dans le classement des pays les plus corrompus du monde, sur 180 pays étudiés.